Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l'outillage et les infrastructures portuaires dédiés à la réparation navale (cale et quai de Pénéroff ; gril de carénage de la porte au vin), sont, dans le port de Concarneau, jugés comme insuffisants. Une étude est lancée en 1948 pour aménager l'anse du Roudouic et construire un slipway.
L'emplacement choisi pour le futur slipway, en fond d'anse, ne permet pas de déployer un slipway en long. De plus, en raison de la hausse de la flottille, il est nécessaire de pouvoir accueillir plusieurs navires en même temps. Le modèle de slipway choisi est celui développé à Bordeaux qui permet de lever les bateaux par le travers. L'appel d'offre indique que ce nouvel outillage devra avoir une capacité de levage de 300 tonnes et trois postes de carénage.
Les entreprises Limousin de Paris et Joseph Paris de Nantes remportent le marché. L'une pour le génie civil, l'autre pour le mécanisme. Les travaux d'une durée d'une année débutent en mai 1955. La dépose des poutres en béton armé pesant chacune 200 tonnes a été réalisée à l'aide de barges du débarquement, à la main grâce à des treuils. Les rails sont posés en novembre 1955. Le premier bateau est hissé le 1er août 1956. La capacité est multipliée par 3 en 1958. En 1962, 630 mouvements sont comptabilisés.
Ce nouvel outil de travail permet aussi de répondre à un souci de sécurité et de qualité. "Les armateurs considéraient alors que beaucoup d'accidents du travail étaient liés au fait que les moyens de carénage, utilisables seulement à marée basse, ne permettaient pas de réaliser correctement les travaux de coque et de quille" (Bernard Auffret, ingénieur Ponts-et-Chaussées).
Ce n'est qu'en 1973 qu'un projet de nouvel engin de carénage de 1 500 tonnes est porté par la Chambre de commerce de Quimper. Inauguré en 1978, l'élévateur à bateaux complète l'offre proposée par le port de Concarneau dans le domaine de la réparation navale.
Le slipway de 1956 a été déconstruit à la fin de l'année 2016. Il a été remplacé par un élévateur à sangles d'une capacité de 400 tonnes permettant la mise à l'eau ou mise au sec de navires plus grands et de différents types dont des quillards et des voiliers. Il a été inauguré en mars 2018.
Chargée d'études d'Inventaire