Il est difficile de dater les murets en pierre sèche du Cap-Sizun de façon précise au vu du manque de documentation probante sur leurs origines. La littérature locale et les sources consultées s’accordent cependant pour dire que si leur création remonte à un passé très ancien, leur multiplication reste assez récente. Christian Pelras affirme dans sa monographie sur Goulien qu’on en élevait encore sur le territoire à la fin du 19e siècle, notamment dans la partie nord proche du littoral.
Les murets observés au sud et à l’est du village de Tronin, dans le secteur de Castel Coz, correspondent à des limites de parcelles signalées dès 1837 sur le cadastre ancien. On peut en conclure que ces murs sont antérieurs à cette date. Parallèlement, les murs situés au nord du village semblent plus récents. Hormis une petite parcelle isolée signalée comme pâture en 1837, tous les murs observés dans ce secteur ont été bâtis sur une ancienne grande parcelle de lande littorale. Ces murs ont été probablement érigés jusque dans les premières décennies du 20e siècle pour créer de nouvelles parcelles cultivées (céréales, pommes de terre) et pâtures.
Omniprésents et bien visibles dans les années 1950, ces murets ont pour la plupart disparu aujourd’hui, soit sous un épais rideau de végétation, soit détruits lors du remembrement et de la modification des pratiques agricoles. Ceux qui restent encore visibles s’avèrent être les seuls témoins de l’ancienne occupation des sols du secteur (pâtures, landes, terres labourables) et de l’extrême parcellisation qui en découlait.
Ici, quelques animaux occupent ces parcelles. Mais ce sont les propriétaires des terrains qui, en entretenant les chemins d’accès aux champs, permettent de maitriser la pousse de la végétation sur certains secteurs et rendent visibles quelques murs.