Le quartier de la plage des Bas-Sablons, l'un des plus vieux quartiers de Saint-Servan, rassemblait de nombreuses activités industrielles et artisanales autour des chantiers navals. La grève des Bas-Sablons est fréquentée dès 1840 pour les bains de mer par des Anglais, qui possèdent de nombreuses villas de plaisance dans les quartiers voisins, ou bien descendent au Victoria Hôtel donnant sur la grève. En 1840, on signale la présence d'un établissement de bains appelé casino, bien que n'abritant pas de jeux de hasard, construit sur le terre-plein des Hauts-Sablons. Dès 1870, le terre-plein qui surplombe la plage est aménagé selon les plans de l'architecte Liège. L'établissement de bains modeste, de plan rectangulaire, nécessite la construction d'un mur de soutènement. Dès 1867, la compagnie d'éclairage au gaz Lebon s'engage à faire les travaux nécessaires pour l'éclairage des abords de la grève, de la rue Beau-Rivage à la rue Dauphine. En 1874, un trottoir est édifié dans la rue des Bas-Sablons et des maisons sont expropriées afin de créer un accès direct à la grève. L'architecte municipal Liège effectue en 1879 les plans du projet de plate-forme devant être construite à l'extrémité de ce nouveau passage. Ce projet de terrasse ne sera réalisé qu'en 1931. Devant les problèmes de pollution des eaux posés par le déversement des eaux usées du Routhouan, la municipalité décide en 1889 d'assainir les abords de la grève. Une digue est construite en 1890, longue de 750 mètres, reliant la rue Beau-Rivage au sud à l'hôtel Victoria au nord en passant devant le casino. A partir de cette date, des villas sont édifiées sur les parcelles libres donnant sur le front de mer. Malgré ces aménagements, la plage des Bas-Sablons demeure au début du 20e siècle une plage polluée, qui souffre de la concurrence des autres plages de Paramé sur les bords de la Rance. Comme tous les sites balnéaires de la région, la grève des Bas-Sablons donne lieu à des contrats de location de plage pour le matériel de bains. En 1937, une piscine est aménagée dans l'anse des Bas-Sablons. Il faut attendre la fin du 20e siècle pour que les eaux usées du Routhouan soient définitivement détournées.