Dossier d’œuvre architecture IA35000311 | Réalisé par
  • recensement du patrimoine balnéaire, Le patrimoine balnéaire de la Côte d'Emeraude
Maison de villégiature balnéaire dite Villa de Mortemart, puis dite villa Saint-Germain, 2 rue Coppinger (Dinard)
Œuvre étudiée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Côte d'Emeraude - Dinard
  • Commune Dinard
  • Adresse 2 rue Coppinger
  • Cadastre 1982 H 56, 57, 58, 60, 61, 62, 63, 64
  • Dénominations
    maison
  • Précision dénomination
    maison de villégiature balnéaire
  • Appellations
    dite villa de Mortemart, puis dite villa Saint-Germain
  • Parties constituantes non étudiées
    parc, chapelle, maison, fort, corps de garde

La villa Saint-Germain dite primitivement villa de Mortemart a été construite par François de Rochechouart, marquis de Mortemart, sur un emplacement acquis en trois fois en 1868, 1869, et 1874. Elle a été revendue en 1888 avec son mobilier et ses dépendances à Paul Darblay, propriétaire des Grands Moulins de Saint-Germain de Corbeil. Le Logis actuel de grande dimension a été plusieurs fois transformé, construit vers 1870, (1873 année imposition), il a été agrandit vers 1905 et vers 1911 (années d'imposition) et en 1926. Plus au sud de la parcelle, un logement secondaire pour recevoir les amis a été quant à lui édifié vers 1900 (année d'imposition) . Le logement de gardien situé à proximité ainsi que la chapelle, dont il ne subsiste plus que les fondations et une élévation sont construits vers 1870 (année d'imposition) . A l'est de la pointe du Moulinet, à l'emplacement d'un ancien corps de garde et d'un magasin de poudre, existe encore une batterie érigée en 1861. Elle fut déclassée en 1898 et vendue avec le terrain attenant par adjudication le 22 août 1901. Le portail d'entrée, de la deuxième moitié du 15e siècle, installé en 1930 provient d'un manoir de l'arrière pays.

Villa de grande dimension construite sur un site stratégique avec vue splendide aux quatre coins cardinaux : à l'est sur l'embouchure de la Rance et la ville de Saint-Servan, au nord sur la ville historique de Saint-Malo, à l'ouest sur la haute mer et la Pointe de la Malouine, et au sud sur la plage de l'Ecluse. Le logis composé d'un étage carré est surmonté d'un étage de comble ou d'un étage en surcroît. Le gros oeuvre est en moellons de granite avec joints en partie en ciment masquant par endroit un appareillage décoratif de brique à assises alternées. Le plan au sol est constitué aujourd'hui de quatre principaux corps de bâtiments avec toiture à longs pans brisés ou en pavillon. Les fenêtres sont à guillotines. Le logement secondaire adossé à la colline, en contrebas du logis principal, est de style chalet avec toiture débordante, aisseliers décoratifs et balcons bois. Le logement de gardien est, quant à lui, de plan massé avec toiture en pavillon. Une statue de la Vierge, en façade nord du logis, reprend le modèle célèbre de Notre-Dame de Boulogne.

  • Murs
    • granite moellon
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, 1 étage carré, étage en surcroît, étage de comble
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • terrasse
    • toit en pavillon
    • toit à longs pans brisés
    • croupe
    • noue
    • pignon couvert
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours sans jour en maçonnerie
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    maison d'homme célèbre
  • Éléments remarquables
    portail

La villa Saint-Germain, anciennement appelée villa Mortemart, du nom de son constructeur, fait partie des habitations importantes de la ville balnéaire de Dinard. Son implantation exceptionnelle sur un site de promontoire qui domine à la fois l´embouchure de la Rance et la principale plage font de cet endroit un lieu privilégié de villégiature. Les nombreuses cartes postales éditées de cet endroit dévoilent étape par étape la subtile métamorphose du logis et la transformation de la végétation littorale en un jardin paysager. L´architecture de la villa, édifiée aux alentours des années 1870, était sensiblement différente de celle d´aujourd´hui. La construction, composée de trois volumes imbriqués et décalés ne possédait pas encore la silhouette élancée du château à la française qu´affirment les hautes toitures du pavillon d´angle, aménagé au début du 20e siècle. Au contraire, l´influence stylistique de cette première habitation semblait plutôt venir des modèles d´Outre Manche. Le désir d´être en contact permanent avec la nature environnante est dès l´origine privilégié au détriment des principes esthétiques français. L´articulation savante des différents corps était étudiée pour permettre à chaque pièce de bénéficier d´un point de vue sur l´océan. L´utilisation précoce des bow-windows et des fenêtres à guillotines qui diminuent la prise du vent, ainsi que la proportion initiale du comble brisé sont les indices d´un savoir-faire plus anglo-saxon que local. Les volumes dissociés par des toitures indépendantes étaient articulés autour d´un vestibule central. Les façades en moellons de granite avec des assises alternées de brique étaient dépourvues d´ostentation superflue. L´évolution de cette maison de villégiature, à connotation britannique, vers le château de bord de mer à la française s´est faite de façon progressive par des modifications de toitures et des agrandissements dont un corps supplémentaire en 1926 contenant un escalier d´apparat rampe sur rampe, formant hall d´entrée, tel qu´il était d´usage dans les demeures prestigieuses de la région au XVIIe siècle, et d´un office permettant une communication directe avec la salle à manger. Un portail de la deuxième moitié du XVe siècle est également mis en place en 1930 à l´entrée de la propriété et la rapproche encore des demeures de l´ancien Régime.

Annexes

  • Informations complémentaires :
  • Annexe n°2
Date(s) d'enquête : 1996; Date(s) de rédaction : 1997
Articulation des dossiers