Dossier d’œuvre architecture IA35000324 | Réalisé par
  • recensement du patrimoine balnéaire, Le patrimoine balnéaire de la Côte d'Emeraude
Maison de villégiature balnéaire dite la Reine Hortense, 19 rue de la Malouine (Dinard)
Œuvre étudiée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Côte d'Emeraude - Dinard
  • Commune Dinard
  • Adresse 19 rue de la Malouine
  • Cadastre 1982 H 283
  • Dénominations
    maison
  • Précision dénomination
    maison de villégiature balnéaire
  • Appellations
    dite la Reine Hortense
  • Destinations
    hôtel
  • Parties constituantes non étudiées
    jardin

Terrasse avec remploi probable de ferronnerie d'époque néoclassique.

Maison construite par Alphonse Conin en 1900 pour le prince russe de Vlassov qui a en partie meublé cette demeure avec une partie du mobilier de l'un de leurs immeubles parisien ( reprise de lambris, et de panneaux de toile peinte). Consul d'Italie, le prince Nicolas Vlassov a épousé Marie-Joséphine-Catherine de Bauffremont, descendante d'Hortense de Beauharnais qui a laissé son nom à l'hôtel actuel. Une baignoire d'Hortense de Beauharnais a été réemployé à l'étage. Décor somptueux du grand salon avec panneaux de toile peinte évoquant une atmosphère de jardin. Poêle russe en céramique en provenance des ateliers de Saint-Pétersbourg. Terrasse avec remploi probable de ferronnerie d'époque néoclassique.

Maison de style italien construite sur un terrain escarpé en bordure de la plage de l'Ecluse. Importante terrasse soutenue par un mur contreforté à arcades. Plan rectangulaire avec avancée centrale sur deux niveaux donnant sur la plage. Couverture en tuile plate mécanique.

  • Murs
    • granite moellon
  • Toits
    tuile plate mécanique
  • Étages
    étage de soubassement, en rez-de-chaussée surélevé, 1 étage carré
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • croupe
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour
  • Typologies
    style néoclassique
  • Techniques
    • sculpture
    • ferronnerie
    • papier peint
    • céramique
    • décor stuqué
  • Représentations
    • ornement architectural
    • masque
    • ornement végétal
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Éléments remarquables
    élévation, mur de soutènement, escalier

Cette villa de style palladien, qui domine l´extrémité ouest de la grande plage de Dinard, fut construite vers 1900, par l´architecte parisien Alphonse Conin, ainsi que deux autres pavillons en symétrie de part et d´autre de l´entrée sur la rue de la Malouine. Le soubassement monumental de l´édifice, socle largement ouvert par un grand arc surbaissé, encadré de deux autres en plein cintre plus petits, les volées d´escalier qui convergent au centre vers un avant-corps formant belvédère, les gardes corps en fonte ornementale, réemplois ou réédition de modèles des années 1830, l´inscrivent dans une longue tradition de la villégiature patricienne, particulièrement représentée sur les lacs italiens. Le parti architectural choisi, celui de la villa rustique à l´italienne, original dans le contexte éclectique et pittoresque de la station, s´explique sans doute, par le désir du commanditaire, l´énigmatique russe Vlassov. Celui-ci souhaitait recréer l´ambiance du château d´Arenenberg, sur les bords du lac de Constance, lieu d´exil d´Hortense de Beauharnais, afin d´abriter des meubles et objets ayant appartenu à cette princesse napoléonide, à laquelle il vouait, dit-on, une véritable dévotion. Au rez-de-chaussée, face à la mer, l´avant-corps du salon à baies en plein cintre, est séparé de la partie principale de la pièce par trois arcades qui déterminent une sorte de véranda fermée dont le sol, traité en terrazzo bordé de mosaïque, permet un usage de jardin d´hiver. Un papier peint à treillages factices, qui se prolonge également sur les plafonds, rehausse les pilastres qui scandent les murs, dans l´esprit des fabriques de parcs du XVIIIe, et rattache ce salon aux décors en vogue sous le Second Empire dans la haute société, comme l´étonnante « salle-à manger-serre » conçue par la princesse Mathilde pour son hôtel parisien de la rue de Courcelles. Sur le mur opposé à la mer, quatre trumeaux étroits ornés de vases fleuris sur piédestaux, tous différents, ajoutent au raffinement de ce programme décoratif, certes moins coûteux que des peintures en manière directe, mais dont l´impression, « à la planche », nécessite autant de passages que de couleurs. Les glaces qui garnissent les panneaux face à la mer ainsi que les trois doubles portes du salon accentuent cette illusion d´un espace ouvert, traité à la manière d´un jardin intérieur . Des dessus de portes en plâtre moulé, de style Louis XVI, un parquet d´assemblage à la Versailles complètent cet ensemble, synthèse d´un certain art de vivre à la française, dans lequel se reconnaît le monde du Gotha, style international adopté par la société élégante de la Belle Epoque abonnée des différentes rivieras. Dans ce contexte, un poêle de céramique polychrome, orné de balustres et d´entrelacs, caractéristique du renouveau des formes traditionnelles de l´art russe, au tournant du 19e et du 20e siècle, rappelle ici en bonne place, les origines du commanditaire.

Annexes

  • Informations complémentaires :
  • Annexe n°2
Date(s) d'enquête : 1996; Date(s) de rédaction : 1997
Articulation des dossiers