Dossier collectif IA35000406 | Réalisé par
  • recensement du patrimoine balnéaire, Le patrimoine balnéaire de la Côte d'Emeraude
Magasins de commerce sur la commune de Dinard

Dossier non géolocalisé

  • Dénominations
    magasin de commerce, café
  • Aires d'études
    Côte d'Emeraude
  • Adresse
    • Commune : Dinard
      Cadastre : 1982 H J

Les sites de villégiature sont équipés de nombreux commerces, boutiques, cafés qui permettent aux touristes de flâner après la plage. Ces zones commerçantes sont aménagées à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle pour les estivants qui font du « shopping » un nouveau loisir au même titre que les distractions mondaines offertes dans les casinos et les grands hôtels de la station. Hormis les quartiers balnéaires de Saint-Malo-Paramé, proches de la ville intra-muros, de ses magasins en tous genres, galeries parisiennes et marchés couverts, on trouve dans les autres stations balnéaires de la Côte d´Emeraude, plus particulièrement à Dinard, Saint-Lunaire et Saint-Briac, de nouveaux quartiers commerçants situés dans le centre-ville où à proximité des plages. Ceux-ci regroupent pour la plupart des boutiques de luxe, comme la bijouterie Van Cleef située en face du casino de Dinard, ou des boutiques de souvenirs et d´articles de plage comme l´Hermine à Saint-Briac-sur-Mer. Ils sont également souvent regroupés au sein de passages, le Palais des Glaces à Dinard, ou d´arcades commerciales, la chapelle Pouliquen appelée également the Breton House à Dinard, les galeries Duponchel à Saint-Cast, et deviennent par leur regroupement une composante fondamentale de la station balnéaire.

A Dinard, aux abords du casino, se sont créés ainsi plusieurs ensembles de boutiques à l´anglaise, comme celui situé à l´angle de la rue Winston-Churchill et du boulevard du Président-Wilson signé de l´architecte Lucien Joubin et daté de 1907. Le journal de la Côte d´Emeraude des 13 et 14 janvier 1906 signale, le long du boulevard de l´Ecluse, face à la plage, la future construction d´une vingtaine de magasins, sous la conduite de l´architecte Joubin et précise que ces boutiques sont à louer sur plans, chez Legendre à Saint-Enogat ou chez l´architecte, 6 bis rue Coysevox à Paris. La reconstruction en ciment armé en 1906 d´une partie du casino (précédemment construit en briques), situé sur le trottoir d´en face, a vraisemblablement fait changer le parti décoratif de quelques magasins, traités en ciment-pierre, pour être en harmonie avec le nouveau décor du High-Life Casino. Le Café anglais, dit Novelty Dancing Tango, situé dans l´angle, a bénéficié d´un traitement particulier. L´entrée en hémicycle est ponctuée de colonnes cannelées à chapiteaux ioniques qui soutiennent une corniche moulurée formant entablement. Les huisseries en bois travaillées et les fenêtres à guillotines à petits carreaux soulignent l´évidente référence anglo-saxonne du bâtiment. Des garde-corps à balustres en bois agrémentent l´élévation et scindent visuellement et fonctionnellement les arcades abritant la boutique surmontée d´une réserve en entresol et l´étage réservé au logement. Ce dernier ne possède pas de cheminée et témoigne du caractère saisonnier de ce type de commerce que l´on retrouve avec une disposition similaire dans les mêmes années sur le boulevard de la Houle à Saint-Briac-sur-Mer. Vers 1928, à la Vicomté, les architectes Lesage et Charles Miltgen ne conçoivent pas leur projet de station sans quartier commercial. Comme à la station de Sables-d´Or les Pins, conçue en 1924 par Roland Brouard, les différents relevés de groupement commercial prévoient des emplacements pour les automobiles et sont révélateurs de l´évolution des modes et de l´ambition touristique de ces promoteurs-investisseurs. Les portiques de Saint-Cast, ensemble de commerces sous arcades avec logement à l´étage, de style régionaliste, réalisés en 1932 par le Parisien Boleslas de Jankovski, deviennent, en l´absence de casino et de grand hôtel sur la plage, la construction balnéaire structurante du centre ville.

29 magasins de commerce ont été repérés sur la ville de Dinard et 59 immeubles à parties commerciales en rez-de-chaussée. Ces établissements commerciaux sont pour la plupart regroupés autour de 4 artères principales : la rue Levavasseur, la rue du Maréchal Leclerc, le boulevard Féart et le boulevard du Président Wilson. Ils sont de toute évidence conçus comme boutiques avec un espace de logement ou de réserve placé soit au-dessus, soit à l'arrière du commerce. Les boutiques sont proches du casino, parmi lesquelles la boutique Van Cleef dont subsiste au sol la mosaïque avec le nom du célèbre joaillier, qui atteste qu'il s'agissait pour la plupart de commerces de luxe destinés à satisfaire une clientèle mondaine. Quelques uns conservent leur devanture d'origine en bois sculpté avec pour décor des motifs architectoniques : frontons, pilastres ou des motifs plus décoratifs tels que guirlandes et cartouches. Une touche anglo-saxonne est manifeste dans l'architecture du café anglais, situé boulevard du Président Wilson, qui possède une salle arrondie avec des huisseries à guillotines. Le magasin situé au 13 rue du Maréchal Leclerc anciennement appelé The breton House a gardé son hall d'exposition (récemment cloisonné), composé de 3 vaisseaux séparés par des arcades néo-gothiques. Parmi quelques uns de ces magasins signalons encore la belle enfilade de boutiques édifiée en 1907 à proximité du casino par Lucien Joubin, architecte de l'hôtel Royal et du High-Life Casino, et le café dit bar à Baptiste de style art déco de l'architecte Marcel Oudin, situé au 8 rue du Maréchal Leclerc. Dates portées : 1904 ; 1907 ; 1927 ; 1929 ; 1930 ; 1931.

  • Toits
  • Décompte des œuvres
    • bâti INSEE 88
    • repérés 29
    • étudié 0

Annexes

  • Informations complémentaires
  • Breton house : entre antiquomanie et néo-régionalisme
  • Archives
Date(s) d'enquête : 1996; Date(s) de rédaction : 1998