Époque de construction :
Moulin banal à l'origine, le moulin du Couesnon, antérieur à 1546, ainsi que son déversoir, ont été édifiés en même temps que les ponts du Couesnon construits soit par l'Etat, soit par la commune, ou en vertu des droits seigneuriaux abolis.
En 1860, les ouvrages régulateurs consistent en un déversoir d'une longueur d'une quinzaine de mètres et en un vannage de décharge composé de six vannes. Le régime hydraulique est réglementé par arrêté préfectoral du 25 mai 1864. En 1936, la minoterie, appartenant à la famille Froc depuis 1880, écrase quotidiennement 50 q de blé. La minoterie est toujours en activité. En 1860, le moulin est actionné par deux roues hydrauliques verticales à aubes planes. En 1892, il comprend trois paires de meules. En octobre 1925, les frères Froc, alors propriétaires, sont autorisés à remplacer la roue hydraulique par une turbine et à reconstruire la digue. En 1936, la puissance de la force motrice est distribuée par une turbine hydraulique centripète développant jusqu'à 28 ch avec une hauteur moyenne de chute de 1,10 m. Cette force est complétée par un moteur à gaz pauvre Winthertur qui fournit 40 ch, et par un moteur à gasoil qui développe 30 ch. La même année, le matériel de mouture se compose de cinq broyeurs à cylindres, de quatre convertisseurs, d'une paire de meules et de deux plansichters.
Le cadastre napoléonien réalisé en 1823 pour la commune d'Antrain mentionne, à cet emplacement, les "moulins à eau de Couesnon". En effet, à cette époque, il existait au moins deux moulins à eau sur ce site. Le moulin actuel est un bâtiment qui a été reconstruit à la fin du 19e siècle. Ainsi, les caractéristiques de son architecture témoignent de cette époque de construction : encadrement de baies en granite bleu, façade sud rythmée par des travées. La présence d'une niche à statue au centre de la façade atteste également cette époque de construction.
A l'instar de nombreux autres moulins remplacés par des minoteries au cours du 19e siècle, les anciens moulins médiévaux qui se trouvaient à cet emplacement ont été remplacé par ce bâtiment à la fin du 19e siècle. La meunerie a en effet participé pleinement à l'essor de l'industrie agro-alimentaire : en témoignent les nombreuses transformations de moulins en minoteries industrielles dans la seconde moitié du 19e siècle. La statistique impériale de 1809 dénombre sept cent vingt-cinq moulins à eau et cent soixante-seize moulins à vent, soit un total de neuf cent un établissements en Ille-et-Vilaine. La diminution progressive du nombre des moulins au cours du 19e siècle est due à la mutation de certains d'entre eux en minoteries et à leur adaptation à un système industriel de production de masse au détriment des petits moulins qui n'ont pas su ou pas pu évoluer par manque de crédits. L'apparition des broyeurs à cylindre et le développement des moteurs énergétiques sont autant de facteurs qui expliquent la disparition des moulins artisanaux, également tributaires du réseau hydraulique. Bien souvent établis sur de modestes cours d'eau à faible débit, les moulins souffrent régulièrement des périodes d'étiage. Le moulin ne fonctionne donc que quelques mois par an et, dès lors, ne peut en aucune façon concurrencer les minoteries qui, dotées de machines à vapeur puis de moteur à gaz pauvre, produisent en continu et vers lesquelles se tourne désormais la clientèle.
A proximité de ce moulin, à l'ouest, un pont enjambe le Couesnon. Ce pont était le seul à franchir le Couesnon sur l'axe Fougères-Dol jusqu'à la fin du 18e siècle. En 1793, les troupes vendéennes y affrontèrent les soldats de Marceau à leur retour d'expédition de Granville où devaient aborder des renforts anglais.
Photographe à l'Inventaire