C'est au cours du 19e siècle que l'usine marémotrice de la Rance connaît ses premiers projets. En 1897, L. Pilla-Deflers, ingénieur civil, expose au préfet d'Ille-et-Vilaine, qu'en vue d'utiliser le flux et le reflux des marées comme force motrice, il a formé, après études préalables, le projet d'établir à l'embouchure de la Rance, entre Saint-Servan et Dinard un barrage-digue appuyé sur les Rochers des Zorieux et de Bizeux. Ce barrage serait " pourvu de vannes, de déversoirs et d'écluses avec jetées d'embarquement de façon à ne rien changer au mouvement des eaux de la Rance vers la mer, et comporterait tout le matériel accessoire, turbines, dynamos, compresseurs d'air et d'eau, propres à prendre et à retenir pour l'affecter à des besoins industriels. " Les études sur l'utilisation des marées dans l'estuaire de la Rance sont reprises avec acharnement en octobre 1940. En 1953, les études définitives sont confiées à la région d'Equipement Hydraulique n°8. La construction du barrage usine a pour but essentiel la production d'énergie électrique grâce à la puissance mise en oeuvre par la propagation de la marée. Dès juillet 1955, des appels d'offre sont lancés aux constructeurs. Ce n'est que le 8 mars 1957 qu'un décret déclare d'utilité publique et concède à Electricité de France, l'aménagement et l'exploitation d'une usine marémotrice dans l'estuaire de la Rance. Les premiers travaux commencent en 1960 et 1961 avec la mise en place de trois enceintes de batardeaux démolies après l'achèvement définitif. Le 26 novembre 1966, le général de Gaulle inaugure l'usine. La mise en service progressive des installations du barrage et de l'usine marémotrice établis sur l'estuaire de la Rance est autorisée pour la période du 1er novembre 1967 au 31 décembre 1968. Le programme de marche de l'usine fixe le nombre de groupes bulbe et de vannes en service, leur ouverture ainsi que leur mode de fonctionnement.
L'usine produit, annuellement, 544 millions de kWh, énergie évacuée par des câbles vers un poste à haute tension situé sur la rive gauche.
[Marina Gasnier, Malo Pichot, Inventaire préliminaire, 2000]
Photographe à l'Inventaire