Une usine de construction navale Mougin Baslé est attestée au début du XXe siècle, avant de s'installer rue Legobien. Alors qu'elle fonctionne comme magasin de salaison depuis novembre 1933, une sécherie de morue, exploitée par la société d'Armement Malouin, occupe le site en 1935. Administré par M. Chevalier, l'établissement est spécialisé dans la sécherie et la salaison de morues livrées par les bateaux terre-neuviers appartenant à la société. Les premiers essais de sécherie mécanique remontent à décembre 1934. L'entreprise comprend alors des magasins de réserve et de mises en boîte, des bureaux, un magasin d'arrivage et de triage du poisson, un tunnel pour le séchage, la salle des machines, le moteur électrique et le ventilateur pour le séchage. En 1937, la Morue Bretonne succède à la société d'Armement Malouin, et, en 1939, fait reconstruire les bâtiments en brique. En 1944, la sécherie est sinistrée à 95 % d'où la reconstruction d'une installation ultra-moderne avec l'édification d'un dépôt rue Rio de Janeiro. En 1950, le séchage se fait par une soufflerie d'air chaud. A cette date, construction d'un frigorifique d'une contenance de 1600 t de morues salées. La Morue Bretonne quitte le site pour laisser la place à une usine de construction navale fondée en 1924 : la Société Industrielle et Commerciale de Constructions Navales, qui trouve son origine dans les chantiers Mougin. Après avoir surmonté des épreuves financières en 1962, elle effectue un remarquable redressement, illustré par un nombre impressionnant de rubans bleus récompensant les records de mise à terre. Pourtant, en 1975, l'entreprise dépose son bilan. Le site accueille alors successivement plusieurs importantes usines de construction navale : en 1977, les Ateliers et Chantiers de la Manche, repris en 1988 par la société nantaise Leroux et Lotz associé à Saint-Malo Naval qui se diversifie et s'agrandit en 1993 avec l'installation d'un pont roulant de 50 t. En 1997, le groupe franco-britannique Gec-Alstom absorbe Saint-Malo Naval, branche navale du groupe Leroux et Lotz, pour devenir Gec-Alstom Leroux-Naval, toujours en activité. En 1951, la Morue Bretonne emploie cinquante salariés. Dans les années 1970, la Société Industrielle et Commerciale de Constructions Navales occupe quatre cent trente personnes. En 1987, les Ateliers et Chantiers de la Manche emploient deux cent vingt salariés.
- patrimoine industriel, Inventaire du patrimoine industriel d'Ille-et-Vilaine
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Ille-et-Vilaine
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Commune
Saint-Malo
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Adresse
quai Garnier-Dufougeray
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Cadastre
1982
AV 143 à 145, 241, 242 ;
1982
DP CN 11, 13, 14, 33, 35, 47 à 52
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Dénominationsusine de construction navale, usine de produits agro-alimentaires
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Précision dénominationsécherie de morues
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Appellationsusine de construction navale Mougin Baslé, puis sécherie de morues La Morue Bretonne, et usine de construction navale dite la Siccna, puis Ateliers et Chantiers de la Manche, puis Saint-Malo Naval, actuellement Gec-Alstom Leroux-Naval
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Parties constituantes non étudiéesatelier de fabrication, entrepôt industriel, magasin industriel, bureau, cale, cale de construction, voie ferrée
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Période(s)
- Principale : 1er quart 20e siècle
- Principale : 2e quart 20e siècle
- Principale : 3e quart 20e siècle
- Principale : 4e quart 20e siècle
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Dates
- 1939, daté par source, daté par tradition orale, daté par travaux historiques
- 1944, daté par tradition orale
- 1950, daté par travaux historiques
- 1952, daté par source
- 1993, daté par source
Site relativement vaste desservi par voie maritime et par embranchement ferroviaire autour duquel se développent les différents ateliers. Le bâtiment des bureaux administratifs, ancien atelier de la Morue Bretonne, constitue une des rares constructions en dur du site. Edifié en béton armé enduit, de plan rectangulaire étroit et long, il compte un étage carré couvert d'un toit à longs pans en matériau synthétique, avec, à son extrémité est, un niveau supplémentaire formant une sorte de tour carrée en surplomb. Sa façade postérieure est flanquée d'un ancien atelier mécanique, de bureaux, d'un magasin industriel, d'une salle de chaufferie et de garages couverts de tôle ondulée. Le pignon ouest est flanqué du monumental atelier de fabrication, appelé cathédrale, à cinq niveaux partiels et un vaisseau. Construit en parpaings de béton avec ossature métallique, il est entièrement recouvert d'essentage de tôle bleue ; il comprend en outre un grand pont roulant relié à la cale sèche et à la cale de lancement des bateaux. Sur l'autre partie du site, séparée par la voie ferrée, sont implantés différents ateliers à structure plus légère de parpaings de béton ou d'essentage de tôle : atelier d'oxydécoupage, atelier d'entretien ou encore magasins industriels.
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Murs
- béton
- essentage de tôle
- béton armé
- parpaing de béton
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Toitsmatériau synthétique en couverture, métal en couverture, tôle ondulée
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Étages4 étages carrés, 1 vaisseau
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Couvertures
- toit à longs pans
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Énergies
- énergie électrique
- achetée
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Statut de la propriétépropriété privée
Usine de construction navale Mougin Baslé, puis sècherie de morues La Morue Bretonne, et usine de construction navale dite Société Industrielle et Commerciale de Constructions Navales, puis Ateliers et Chantiers de la Manche, puis Saint-Malo Naval, actuellement Gec-Alstom Leroux-Naval.
- (c) Inventaire général, ADAGP
- (c) Inventaire général, ADAGP
- (c) Inventaire général, ADAGP
- (c) Conseil général d'Ille-et-Vilaine
- (c) Archives municipales de Saint-Malo
- (c) Inventaire général, ADAGP
Documents d'archives
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AM Saint-Malo 11W 107. Ateliers et Chantiers de la Manche (ACM), correspondance. SICCNa, difficultés économiques et mise en règlement judiciaire (1975-1984).
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AM Saint-Malo 20W 10-11. Ateliers et Chantiers de la Manche. Difficultés économiques, interventions de la ville. Reprise par les chantiers Navals Leroux et Lotz (1986-1989).
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AD Ille-et-Vilaine 5M 286. Logements et établissements insalubres. Fabriques de produits alimentaires : ateliers de sécherie de morues (1912-1938).
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AD Ille-et-Vilaine 5Z 80. Sous-préfecture de Saint-Malo. Travail. Affaires sociales, syndicales (1911-1935).
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AD Ille-et-Vilaine 3per 2740. Annuaire technique régional. Bretagne : Ille-et-Vilaine, p. B 558 (1971).
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AD Ille-et-Vilaine 2J 411. Etudes et travaux manuscrits. Stage effectué à la Société Industrielle et Commerciale de Constructions Navales (SICCNa) (1er juillet-30 septembre 1965).
Bibliographie
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BUISSON, J.-P. Saint-Malo Naval. La première bordée de Jean Leroux. Ouest-France, 25 avril 1988.
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BUISSON, J.-P. Lancement à Saint-Malo Naval. Première image du renouveau malouin. Ouest-France, 14 octobre 1988.
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BUISSON, J.-P. Commande de quatre chalutiers marocains. 150 000 heures de travail pour Saint-Malo Naval. Ouest-France, 2 décembre 1988.
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BUISSON, J.-P. Saint-Malo Naval. Trois lancements cette semaine. Ouest-France, 13 décembre 1988.
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BUISSON, J.-P. Deux thoniers construits à Saint-Malo Naval. Des embauches à la clé. Ouest-France, 25 mai 1989.
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Chantier Saint-Malo Naval. Et un thonier de plus ! Ouest-France, 9 août 1991.
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COUGOT, R. Deux super-thoniers à Saint-Malo Naval pour la nouvelle Cobrecaf. Ouest-France, 19 mai 1989.
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DUBILLOT, T. Saint-Malo Naval. Nouvelle activité et recherche d'identité. Ouest-France, 12 février 1991.
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Le chantier se lance dans la transformation de yachts de luxe. Saint-Malo Naval se diversifie. Ouest-France, 26 mars 1993.
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Les chantiers de construction s'étendent. La nouvelle dimension de Saint-Malo Naval. Ouest-France, 27 juillet 1993.
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LOUEDOC, J.-P. Une nouvelle société regroupe les sites Leroux et Lotz Gec-Alsthom reprend Saint-Malo Naval. Ouest-France, 10 décembre 1997.
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MARET, E. L'Emeraude a quitté sa cathédrale. Sa coque (100 tonnes) en cale sèche. Ouest-France, 25 janvier 1994.
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MARET, E. Saint-Malo construit le Corsaire 11 000. Dieppe achève le Thalassa d'IFREMER. Ouest-France, 30 septembre 1994.
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MARET, E. Saint-Malo Naval travaille pour la SOBRENA. Un bloc de 45 tonnes expédié à Brest. Ouest-France, 29 novembre 1994.
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Saint-Malo Naval ouvre ses portes. Un navire hydrographique pour le premier lancement du chantier. Ouest-France, 1er juillet 1988.
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Saint-Malo Naval. Le site dans la poche, la cale dans la main. Ouest-France, 28-29 janvier 1989.
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Saint-Malo Naval et Manche Industrie Marine. Les deux premiers chalutiers livrés. Ouest-France, 24 février 1989.
Documents figurés
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Sécherie de morues de la Société d'Armement Malouin, M. Chevalier, plan des abords, AD Ille-et-Vilaine 5M 286. Logements et établissements insalubres. Fabriques de produits alimentaires : ateliers de sécherie de morues (1935).
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Sécherie de morues de la Société d'Armement Malouin, M. Chevalier, plan détaillé, AD Ille-et-Vilaine 5M 286. Logements et établissements insalubres. Fabriques de produits alimentaires : ateliers de sécherie de morues (juin 1935).
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La Morue Bretonne, plan général, AD Ille-et-Vilaine 5M 286. Logements et établissements insalubres. Fabriques de produits alimentaires : ateliers de sécherie de morues (1951 ?).