Lorsqu'il rédige vers 1780 son "Dictionnaire historique et géographique", Jean-Baptiste Ogée mentionne six maisons nobles sur le territoire de Campel, à savoir : le Bois-de-Mast (sic), la Roche-Cotherel, la Sorais et Launay-aux-Fèvres, le Bois-Basset et le Bois-Mahé. Cette liste ne laisse pas de surprendre. En effet, ni le Bois-Denats (dans lequel on croit reconnaître le Bois-de-Mast), ni la Roche-Cotherel aujourd'hui sur le territoire de Bovel, et encore moins le Bois-Basset situé sur celui de Maure ne semblent avoir été dans le ressort de l'ancienne trève de Campel. En revanche, le manoir du Val qui passe pour la maison seigneuriale du pays n'est pas cité. Launay-aux Fèvres (Launay-Rolland en Maure ?) ainsi que le Bois-Mahé n'ont pu être identifiés.
La recension établie par Paul Banéat, plus succinte, correspond sans doute davantage à la réalité. Des quatre manoirs mentionnés, seul le Val et la Touche sont encore en état. Le manoir de la Soraye est en ruine tandis que l'ancienne maison noble du Chêne-Derrien a disparu.
Les vestiges ténus visibles dans les bâtiments agricoles d'une ferme à la Touche-du-Four ainsi que la maison de fort volume de la Gourdelais laissent penser que des manoirs s'élevaient jadis en ces lieux. Comme le manoir de la Sorais, qui figurait encore sur le cadastre de 1836 et aujourd'hui disparu, le Val de Campel, importante maison seigneuriale présentait un plan en équerre avec de nombreuses dépendances. Au milieu du XIXe siècle, ce dernier fut déclassé en ferme au profit du Val-Henri, nouveau château édifié pour la famille Jacquelin d'Urfé par l'architecte Langlois.