Le lotissement de la pointe du Hock s'est élevé sur une partie du domaine maritime. Un fort et une guérite encore en place - elle passe pour être une poudrière - témoignent de l'intérêt stratégique de ce site dominant la baie du Mont-Saint-Michel. A partir du 4e quart du 19e siècle, quelques maisons de villégiature s'y sont installées formant bientôt un véritable quartier balnéaire. L'étude du cadastre ancien permet de situer le fort et de mieux comprendre l'implantation de ces demeures. Le parcellaire ne semble pas avoir été perturbé mais seulement divisé en plusieurs lots. La rue Robert Surcouf partage ainsi ce "lotissement" en deux parties distinctes. Les villas du côté impair de la rue se sont donc implantées sur un site de falaise et possèdent de nombreux jardins en terrasses. Ces derniers sont admirablement plantés d'arbres et font de cet endroit un lieu privilégié de villégiature.
Un chemin de servitude est aménagé sur le pourtour de la pointe puisque la falaise appartient encore au domaine privé jusqu'aux plus hautes eaux de mars. Des escaliers privatifs sont aménagés sur ces terrains escarpés et permettent une communication avec le littoral. Quant aux résidences construites dans le 4e quart du 19e siècle et au 1er quart du 20e siècle, elles sont assez représentatives des villas balnéaires de la côte d'Emeraude. Ces dernières se définissent généralement par leur retrait de la rue, leur rez-de-chaussée surélevé et la multiplication des points de vue rendus possible ici par de larges baies aux étages supérieurs (villas situées au 12 et 20 rue Robert Surcouf, et la villa Cancaven de la même rue). Les villas construites par les Laloy, pour eux-mêmes et leur famille, sont à elles seules une synthèse stylistique de l'architecture de cette période. S'y décèle une variété de références esthétiques du chalet balnéaire aux compositions anglo-normande et régionaliste. Notons plus particulièrement les villas Le Clos (1927) et La Brèche (1929) que l'on peut classer au sein du courant régionaliste et qui sont encore aujourd'hui bien conservées et habitées, pour l'une d'entre elles, par la famille Laloy.
Photographe à l'Inventaire