Les hôtels de voyageurs constituent un élément essentiel du dispositif de la villégiature, complété par les pensions de famille aménagées dans d'anciennes villas, principalement dans les années 20 : "Les Ondines", "Les Deux Plages", "Villa Caprice", "Roch Armor", "Pension Richemond", "Pension Emeraude". On peut classer ces hôtels en trois groupes : le type "Grand-Hôtel", le type "immeuble" qui se subdivise en "petit immeuble" (deux étages carrés) et "grand immeuble" (trois étages carrés ou plus), le type "auberge".
Le type "Grand-Hôtel", en lien avec la plage, a deux représentants dans la station, qui possédaient tous deux un casino. L'un avec des proportions remarquables, à l'échelle même de la Côte d'Emeraude : le Grand-Hôtel de Saint-Lunaire, l'autre de proportion plus réduite mais conçu sur le même schéma : l'hôtel de Paris, aujourd'hui détruit. L'édifice est composé d'un corps central flanqué de deux pavillons en saillie, encadrant une terrasse orientée sur la mer. Outre leur différence d'échelle, ces deux hôtels se distinguent par leur implantation : l'un, construit en parcelle traversante, est à double orientation (Le Grand-Hôtel), l'autre à orientations hiérarchisées (Hôtel de Paris) entre "mer et jardin", car implanté en retrait de la plage proprement dite.
Dans le type "immeuble", concentré dans le quartier du Centre, on observe également deux variantes : le "grand immeuble" (4 exemples recensés) et le "petit immeuble" (3 exemples recensés). Plusieurs de ces hôtels sont remarquables à différents titres : l'hôtel du Golf, immeuble îlot, l'hôtel des Bains, de plan en L avec une terrasse dans l'angle et un décor art-nouveau, tout à fait unique dans la station, le Grand-Hôtel Moderne-Garage, de plan en U et implanté de façon marginale en bordure de l'embouchure du Crévelin, enfin, l'hôtel de Longchamps, premier établissement hôtellier construit à Saint Lunaire, ainsi représentatif des nombreux hôtels construits par adjonctions successives.
Les effets de style caractérisent les hôtels les plus prestigieux de la station : "style château" pour le Grand-Hôtel et l'hôtel de Paris, "style art-nouveau" pour l'hôtel des Bains (1904), "style art-déco" pour l'hôtel Lutécia (1930) et l'hôtel du Golf, surélevé et modernisé vers 1925.
Le "type auberge" est plus modeste et surtout moins représentatif de l'architecture balnéaire. Son implantation est plus marginale, proche du secteur commerçant du quartier de l'Eglise et du "vieux Saint-Lunaire" (Hôtel des Sports) ou encore à proximité de la halte du tramway (Hôtel de la Terrasse).
Les immeubles sont peu nombreux dans la station, huit immeubles ont été recensés, tous implantés dans le quartier du Centre. Ces édifices avaient sans doute vocation à accueillir les touristes. Ils comportent des parties commerciales en rez-de-chaussée (rue de la Grève).
Un seul d'entre eux est de type "grand immeuble" (61 boulevard de Saint-Cast) c'est à dire qu'il compte 3 étages carrés. Les autres sont de type "petit immeuble" comportant 2 étages carrés. deux de ces immeubles sont remarquables : l'un parce qu'il constitue le seul exemple daté par inscription (90 rue de la Grève) et qu'il semble appartenir à un programme immobilier cohérent réalisé dans les années 1880, l'autre par sa typologie tout à fait unique, intermédiaire entre la maison et l'immeuble (place de l'Ancien Marché).