Cet édifice transformé en immeuble entre 1845 et 1850 était la propriété de M. Le Boucher de la Villegaudin qui y avait établi une manufacture de toiles à voiles à fils simples et blanchis, façon de Russie perfectionnée, à la fin du 18e siècle. L'édifice sera en grande partie détruit à la suite de la rectification de la rue due à la percée de l'actuelle rue Victor Hugo. Prévue dès les premières années du siècle (1809), cette modification du tracé est contestée par le propriétaire de la fabrique qui déplore la destruction inévitable des bâtiments qui bordaient le faubourg : la façade de l´aile est de sa maison, une écurie, une remise, un portail et enfin les magasins et l'atelier, dans lequel l'expertise réalisée en 1828 indique la présence de 26 métiers à toile, éclairés par 12 fenêtres. M. Le Boucher de Villegaudin avait racheté la maison voisine (N°6) construite par les Carmes pour installer une école des Frères. Le conflit durera jusqu'en 1846, date à laquelle Richelot, propriétaire de l'hôtel voisin (N°4) rachète l'ensemble de la propriété, permettant la démolition des bâtiments bordant le faubourg.