L´ancien manoir du Gallet ou des Gallets est situé au nord-est de la ville, à mi-pente du coteau de Coësmes, entre la route de Fougères et l´ancien chemin des Longchamps. Le cadastre de 1812, établi par nature de sol confond dans un lavis rouge uni les sols de cours et les bâtiments. Toutefois, une découpe curieuse, avec décrochement du côté de l´entrée principale de la cour, au sud trace d´un corps d´entrée, le portail du manoir mentionné dans des actes du 17e siècle avec ses deux colombiers. Un autre décrochement est visible à l´ouest correspond à l´ancienne chapelle du manoir signalée en ruines au cours du 18e siècle. Cette dernière, pourvue d´un clocher et accostée d´un cimetière au sud semble avoir servi de succursale de paroisse pour ce secteur très éloigné de sa paroisse, Saint Pierre en Saint-Georges, ainsi que de l´ancienne église Saint-Laurent des Gayeulles. Ces deux éléments du manoir ont du disparaître dans la première moitié du 19e siècle ; ils ne figurent plus sur le cadastre de 1842. Ce plan représente à peu près l´état dans lequel l´édifice nous est parvenu : le logis occupe le nord de la cour, les communs, en grande partie rebâtis vers 1830 forment une équerre disjointe à l´est et au sud.
L´essentiel de l´intérêt de l´édifice réside dans son logis, de taille et d´aspect relativement modeste, de plan rectangulaire et couvert par un grand toit unique à forte pente. D´emblée la partie gauche de la façade se singularise par la haute baie de la salle surmontée d´un arc de décharge, qui frôle la retombée du toit ainsi que par un puits accolé entre cette même baie et la porte d´entrée du logis. Cette disposition, assez rare se retrouvait dans l´ancien manoir, actuellement en ruines de Lanavant à Mahalon (Finistère) où le puits collé contre la cuisine du manoir présentait un double accès, extérieur et intérieur. Au Gallet, le surhaussement de la margelle du côté de la cour mettant la manoeuvre du treuil à portée de main du côté de la salle permet d´envisager ce double usage.
La partie droite de la façade, est percée de deux fenêtres superposées, celle du rez-de-chaussée refaite en brique au début du 20e siècle, celle de l´étage en calcaire, moulurée en cavet est sans doute contemporaine de la grande fenêtre et de la porte.
La distribution d´origine est celle d´un logis à deux pièces au sol. Une grande et haute salle à gauche, est chauffée par une cheminée monumentale installée contre le pignon ouest. La pièce de droite, sans doute l´ancienne cuisine n´a pas conservé sa cheminée. A l´arrière un ancien cellier collé en appentis et dans l´angle rentrant avec le mur postérieur de la salle un bloc de latrines.
La cheminée monumentale qui occupe le mur ouest de la grande salle présente un plan trapézoïdal avec décrochements latéraux, une corniche fortement moulurée ainsi qu´un arc de décharge en calcaire qui permettent de la situer vers les années 1470-1480. Toutefois, une telle cheminée, à hotte verticale, n´est compatible qu´avec l´état actuel de la salle, couverte d´un plafond. Pourtant, au-dessus de ce dernier subsistent dans le comble deux fermes de charpente à liens courbes, traces indéniables d´une structure originelle à salle basse sous charpente. Il faut donc penser que le plafonnement de la salle du Gallet a été fait relativement peu de temps après la construction de l´édifice qui pourrait remonter à la première moitié du 15e siècle.
Le manoir du Gallet est un petit logis du 15e siècle que sa disposition à salle unique, à l´origine sous charpente, rattache à une série encore abondamment représentée dans la proximité immédiate de la ville. Les exemples de la Grande-Touche et de la Bretonnière à Pacé, du Molant à Bréal-sous-Montfort, du Plessis à Melesse, de la Conterie à Chartres-de-Bretagne.