Selon F. Loyer, le fondateur de l´entreprise est François-Charles Oberthür (1818-1893), originaire de Strasbourg, qui obtient son brevet de lithographe en 1842. Il est d´abord associé à Landais, dans l´ancienne imprimerie Landais et Marteville, puis à Marteville, en 1842, avant d´en devenir le seul propriétaire en 1852, date à partir de laquelle l'imprimerie porte son nom. Selon le dossier établi par M. Gasnier, l'imprimerie Oberthür publie le premier calendrier postal, en 1854. La même année, F.-C. Oberthür investit dans l'imprimerie typographique Marteville et Lefas dont il devient le principal actionnaire en 1857. Il adjoint alors à son usine une imprimerie typographique et devient l'imprimeur des Chemins de fer de l'Ouest et des Contributions directes. Entre 1866 et 1871, F.-C.Oberthür associe ses fils Charles et René à l'entreprise dont la nouvelle raison sociale devient Oberthür et fils, puis, en 1909, la société anonyme Imprimeries Oberthür. En 1889, acquisition de la première linotype. En 1929, adoption du système offset. Jusque dans les années 1950, l'imprimerie reste la propriété de la famille Oberthür qui, face au développement de la concurrence, fini par s'associer avec d'autres sociétés afin de conserver son monopole sur le marché des produits millésimés. L'imprimerie Oberthür est spécialisée dans le secteur des produits millésimés, almanachs, calendriers et agendas, dans le secteur des contributions, imprimés pour les services fiscaux, dans le secteur fiduciaire, puis dans le secteur des labeurs, ouvrages typographiques. Le 6 février 1970, les Imprimeries Oberthür se transforment en SARL. En 1975, développement du secteur fiduciaire avec la construction d'un atelier à Chantepie, dans la banlieue sud de Rennes. En 1981, l'entreprise dépose son bilan. De 1983 à 1988, liquidation judiciaire des biens de la société. Les locaux et les terrains sont rachetés par la ville qui prend possession du patrimoine technique et documentaire et décide une opération d'aménagement. En 1867, Oberthür fonde une mutuelle. En 1874, il offre une retraite, en 1880 un service médical gratuit et en 1887 une fanfare et une société de gymnastique qu'il équipe d'un gymnase sur le site de l'entreprise. En 1918, l'imprimerie emploie 603 salariés contre 1120 en 1971. En 1860, il obtient l´autorisation d´installer une machine à vapeur. En 1870, l´imprimerie installée dans des bâtiments acquis rue de Paris, vers 1858, est remplacée par un atelier construit sur les plans de l'architecte Jean-Baptiste Martenot. En 1883 (date portée sur la façade postérieure), un second bâtiment dessiné par l´architecte Frédéric Jobbé-Duval, le beau-frère de Charles Oberthür (un des fils du fondateur) est construit parallèlement à l´ouest. Un corps de bâtiment reliant les deux halles abrite des ateliers de pliage, de reliure et de typographie. En 1884, un aqueduc, destiné à alimenter la machine à vapeur nouvellement construite, est aménagé depuis le canal. Les matrices cadastrales font état de la construction d´une conciergerie (CN 1895), d´un gymnase (CN 1892), d´un bâtiment abritant les machines à vapeur (CN 1896), d´un atelier de photographie (CN 1904), d´un atelier de menuiserie, de typographie, de mécanique (CN 1910). En 1900, un nouvel atelier est construit au sud, par l'entrepreneur Huchet sur les plans de l´architecte Charles Couäsnon. Les permis de construire indiquent ensuite que l´imprimerie est agrandie d'un atelier construit par l'entrepreneur Poivrel, sur les plans de l'architecte Couäsnon, en 1907. Succèdent la construction d´un bâtiment regroupant menuiserie, salle des machines et chaudière, réalisée en 1912 par l´entrepreneur Poivrel ; la transformation des ateliers de gravure (modification du rez-de-chaussée et surélévation d´un étage) est réalisée en 1927 par l´entrepreneur Urbain Huchet, sur les plans de l´architecte Rouveirochy. Enfin, en 1948, un plancher en béton armé remplace le plancher en bois de l´atelier.