L´aspect actuel du château, d´une ordonnance très classique, est caractéristique des dernières décennies du 17e siècle. Il laisse peu transparaître à l´extérieur, si ce n´est par les nombreux réemplois de matériaux repérables dans les baies qu´il s´agit du rhabillage d´un ancien manoir du 15e siècle. A l´intérieur toutefois, la grande cheminée de la salle basse, au nord, présente des jambages à colonnettes qui appartiennent certainement au logis construit par la famille de Romelin dans la deuxième moitié du 15e siècle. Un acte de 1730, sans doute rédigé à l´occasion de travaux, signale la présence d´écus aux armes de Romelin sur des linteaux de portes. Toute la partie supérieure de cette cheminée a été remontée au 17e siècle lors des importants travaux qui ont transformé l´ancien manoir gothique en château classique. Ce manoir primitif devait être d´une certaine ampleur, cerné de douve et précédé à l´entrée de la cour par un corps de logis, sorte de logis-porte, marqué sur le cadastre de 1842, servant alors d´habitation au fermier et encore représenté sur une gravure de la fin du 19e siècle.
Il est curieux de constater que si l´architecture du château, ses baies à linteau droit, ses portes à traverse de pierre, sa corniche à modillons, et ses lucarnes à frontons cintrés et triangulaires alternés appartiennent clairement au style de la fin du 17e siècle, l´escalier principal en revanche avec ses balustres de bois tournés est tout à fait caractéristique des années 1730. D´autre part, aucun décor de boiseries n´a été conservé au rez-de-chaussée, mais ceux que l´on retrouve à l´étage ne sont pas non plus antérieurs au 18e siècle. Il est d´ailleurs intéressant de noter que les pièces du comble sont habillées de boiseries simples mais soignées, avec alcôves et chauffées de cheminées à pilastres cannelés, datables de la fin du 18e siècle, qui en font incontestablement des chambres de maître. On peut alors se demander si le château de Coëtlogon, parvenu dès 1730 dans les mains de la puissante famille de Boisgelin, marquis de Cucé et baron de la Roche-Bernard, qui possédait déjà parmi de très nombreuses seigneuries et châteaux, celui de Cucé à Cesson, ne fut pas dès lors transformé en logis partagé, le propriétaire s´y réservant l´usage des étages lors de ces séjours occasionnels.