Le stade Commandant-Bouguoin constitue un des équipements sportifs les plus anciens de la ville. Il est emblématique de toute une politique municipale inaugurée dans les années vingt, dont la fête de la Jeunesse conserve encore aujourd'hui la mémoire.
Projeté en 1921, à l´emplacement d´un ancien vélodrome abandonné, la construction d´un vaste complexe sportif doit permettre à la ville de se doter d´équipements, dont seules disposent alors les organisations privées.
Le devis, établi en 1922 par l´architecte communal E. Le Ray, prévoit la construction d´une grande piscine (actuelle piscine Saint-Georges), finalement construite rue Gambetta, de bains-douches et de terrains de jeux. A l´ouest du terrain, un logement de concierge, un deuxième court de tennis et huit cabines de douches près des vestiaires doivent occuper l´emplacement initialement prévu pour la piscine. Un kiosque à musique et une buvette complètent l´ensemble des installations.
La construction du stade et de la piscine, est violemment critiquée par L´Ouest-Eclair en 1922 (édition du 7 novembre) car, selon le journal, le projet engage les finances publiques dans un chantier qui ne servirait que pour quelques personnes alors que la ville a besoin de logements.
L´entrepreneur Alfred Chouard, adjudicataire pour l´exécution des lots de béton armé, terrassement et maçonnerie, est choisi par la ville sur la recommandation de plusieurs collègues de Le Ray comme l´ingénieur parisien Louis Bonnier (1856-1946).
La construction du stade est réalisée de 1922 à 1924, date à laquelle la piste cycliste est aménagée. D´une superficie de 25000 m², il peut accueillir 2000 personnes sous les tribunes couvertes et 8000 spectateurs autour du stade.
Le stade est inauguré par la célébration de la 5e fête internationale de la fédération féminine française de gymnastique et d´éducation physique en 1924.
Les tribunes et les vestiaires du stade, ainsi que le mur de clôture, sont reconstruits en 1964 sur les plans de l´architecte communal Bodenez.
La construction de ce stade entre dans le cadre de la politique de constitution d´équipements publics que le maire Jean Janvier engage depuis 1908. Au lendemain de la Grande Guerre, de nombreux stades sont construits dans toute la France, ainsi, Tony Garnier construit le stade Gerland à Lyon entre 1913 et 1919. La construction de complexes sportifs veut démontrer le rayonnement d´une ville au niveau régional mais aussi national. De plus, de nombreux stades sont édifiés en France à cette époque afin de faire oublier les horreurs de la guerre à la population. Les tribunes, en béton armé, sont couvertes en ardoises et fibro-ciment. Les tribunes couvertes sont aménagées à l´ouest pour les personnes les plus importantes tandis que la masse des spectateurs assiste au spectacle autour de la piste. Ce grand complexe dispose de toutes les installations modernes de l´époque. Il comprend une piste cycliste qui entoure une piste d´athlétisme, un terrain de football au centre, deux courts de tennis, des agrès de gymnastique, mais aussi des bains-douches et des vestiaires situés sous les tribunes. A proximité de la piste, il est construit un kiosque à musique, en face des tribunes, et une buvette, près de l´entrée. Le stade est laissé, pendant les vacances, aux scolaires.
Photographe à l'Inventaire