Dossier collectif IA35027871 | Réalisé par
  • inventaire préliminaire, Cesson-Sévigné
Les maisons et fermes sur la commune de Cesson-Sévigné
  • Dénominations
    maison, ferme
  • Aires d'études
    Ille-et-Vilaine
  • Adresse
    • Commune : Cesson-Sévigné

77 fermes documentées

57 maisons documentées

La construction en pierre

La construction en pierre est plus importante dans la ville et dans la partie sud de la commune. Ce phénomène s´explique par la présence de carrières de schiste dans cette partie plus méridionale. Parmi les carrières de pierre à bâtir, celle de Brays est connue pour avoir été exploitée pour la reconstruction de la ville de Rennes après l´incendie de 1720. La friabilité de ce matériau contraint à une mise en œuvre sommaire en moellons à peine équarris recouverts d´un enduit pour le tiers de la construction.

La bauge, un matériau noble

L´architecture en terre est plus largement diffusée sur le territoire communal. Elle contribue fortement à l´identité des paysages cessonnais. Sa mise en œuvre simple selon la technique de la bauge ne requiert aucun coffrage. Le mélange humide de terre et de végétaux est simplement posé sur un solin de schiste dont la hauteur peut varier. Sa teinte ocre est conditionnée par le sous-sol local. Des effets décoratifs de couleur sont néanmoins possibles comme à la ferme de Calendrou qui présente sur une même façade deux couleurs de terre différente.

Une période chronologique étendue

Peu de maisons anciennes sont conservées dans le centre bourg, par contre 20% de l´habitat rural date encore des 16e et 17e siècles et 76,5% de cet habitat est mentionné sur le premier cadastre de 1820. Le 19e siècle, comme partout ailleurs est une période de construction et d´agrandissements. 77,7% de l´architecture rurale est touchée par des modifications importantes, construction d´un nouveau logis, agrandissement de la ferme et de ses parties agricoles. Pendant la première moitié du 20e siècle s´installent près de la rue de Rennes, les premiers lotissements de la commune, tel celui de la Hublais en 1930 puis celui du Champ du Moulin en 1937.

La ferme, diversité des modèles

Le logis en milieu urbain comme en milieu rural suit l´évolution de la société et témoigne de la richesse plus ou moins relative de son propriétaire ou du domaine agricole. Une étude de Valentine Piquet parue en 1946 nous renseigne sur la société rurale de Cesson à cette période. 158 fermiers y sont recensés dont 13 grandes fermes de 40 à 60 hectares, 70 moyennes de 10 à 40 hectares, et 75 petites fermes de moins de 10 hectares. Les petites fermes ont presque toutes disparues. Le paysage décrit à cette date est un paysage de bocage en pleine mutation. « Depuis quelques années on a tendance à supprimer les talus lorsqu´ils séparent les champs appartenant à un même cultivateur ». Des friches et des landes sont encore visibles au sud de la commune. L´élevage domine, la production de céréales est importante ainsi que la production de pommes. L´habitat est recouvert d´ardoise et quelques rares cas de dépendances sont encore couvertes en chaume. Les plans sont variés avec une dominante de « maison bloc ». Par ce terme, Valentine Piquet décrit le logis accolé de parties agricoles, le plus souvent des étables.

A ce jour, parmi les plus anciens logis étables conservés dans la commune celui de la Gaudais, du 16e siècle, présente une disposition commode et fonctionnelle. Il est surmonté d´un étage de comble avec des niveaux différents de planchers. Au-dessus du logis se situe la réserve de grains tandis qu´au-dessus de l´étable est stocké le fourrage, dans un espace plus vaste, accessible par une porte haute. Cette disposition visible également à la Ménouriais, est moins fréquemment rencontrée à Cesson que l´étage de comble unique éclairé par une ou plusieurs gerbières pendantes. Parmi quelques constantes on peut également signaler la fréquence des bâtiments disposés selon un même alignement. Cette organisation en longère semble se développer dans le temps. A la ferme initiale vient s´adjoindre surtout au 19e siècle un nouveau logis comme en témoignent les fermes situées à la Boulaie, à Champ Grimault, la Bouillère, Nantiveul, La Touche sur Roche, au Bas Jussé et dans bien d´autres lieux encore. La construction d´un logis séparé des étables semble être le fait de grandes métairies comme celle de la Touche Ablin ou de la Planchette ou de nouvelles fermes de la fin du 19e siècle comme celle du Clos Poulain. Ferme d´apparat ou ferme modèle, celle du château de Vaux édifiée en 1879 conserve des parties agricoles accolées au logis. La disposition symétrique néanmoins rationnelle des bâtiments forme au sol un plan régulier en H. Les planchers des parties agricoles sont munis de poutrelles métalliques de type IPN qui permettent une charge plus importante dans les greniers et témoignent en cela de la modernité affichée de cette grande métairie.

Quelques particularités

Les dépendances sont plus ou moins nombreuses, mais on assiste de façon globale à une reconstruction massive de nouvelles étables à la fin du 19e siècle. Ces dernières sont relativement importantes et forment un corps ou des corps de bâtiments indépendants tels ceux de la ferme de Mouillepied ou de Fort Bouexière. L´intérêt accordé à l´élevage se manifeste dans l´architecture par la construction de bâtiments neufs qui répondent aux nouvelles normes d´hygiène et de sécurité et par la qualité architecturale de ses bâtiments. Quelques dépendances de fermes aux Plantes, à Pont Briant, à la Touche Martin sont recouvertes d´une toiture à longs pans et croupe qui leur confère une certaine distinction sur l´ensemble de la construction rurale.

Les fours à pain sont relativement bien sauvegardés, certains sont abrités dans un bâtiment isolé, le fournil, au Bois de Laval, à la Frinière, au Champ Pourri, à Vaux à Calendrou et au Noyer. Cette petite construction supplémentaire rend compte de l´importance de l´exploitation agricole qui abritaient autrefois en dehors de la famille un certain nombre de gens de maisons et de journaliers.

Parmi les quelques autres particularités à signaler sur le territoire communal, la présence de cheminée sur murs gouttereaux est une survivance d´un modèle très ancien d´organisation de la salle. Cette disposition a été reconnue dans certaines fermes à la Frinière, au Champ Pourri, à Forges et à la Planchette.

La maison de bourg

La plupart des maisons documentées datent de la fin du 19e siècle ou de la première moitié du 20e siècle. Celles situées sur le début du Cours de la Vilaine présentent une relative homogénéité de façade par des niveaux identiques, des élévations ordonnancées et des encadrements d´ouverture en brique. La distribution de ces logis peut-être quant à elle différente. Les maisons à boutique présentent une organisation particulière due à leur activité commerciale. Celle située au 28 Cours de la Vilaine possédait autrefois une double distribution. La porte située en façade principale desservait uniquement le rez-de-chaussée, tandis que l´étage était accessible par un escalier extérieur situé en façade arrière dans une cage en bois. Plusieurs maisons sont également repérées aux abords des artères principales. La rue de Rennes lotie tardivement, au début du 20e siècle, est bordée de quelques maisons dans le style villa et de quelques maisons pavillonnaires des années 1930 1940 telles qu´on les retrouve dans les quartiers suburbains de Rennes.

  • Période(s)
    • Principale : 16e siècle
    • Principale : 17e siècle
    • Principale : 18e siècle
    • Principale : 19e siècle
  • Toits
  • Décompte des œuvres
    • repérées 122
    • étudiées 0

Bibliographie

  • BARDEL, Philippe et MAILLARD, Jean-Luc. Architecture de terre en Ille-et-Vilaine. Rennes : Editions Apogée-Ecomusée de la Bintinais, 2002.

  • PIQUET, Valentine. Une commune rurale aux portes de Rennes : Cesson Sévigné. Annales de Bretagne, 1946.

    p. 167-172
Date(s) d'enquête : 2003; Date(s) de rédaction : 2003