Extrait de l'ouvrage de René Jet

L´ancien château

C´est en 1340 que l´on trouve mentionnée pour la première fois l´existence du seigneur Raoul de la Châsse. Le château n´était alors qu´une modeste demeure fortifiée, destinée à se protéger des pillards et dépendant des comtes de Montfort.

Pourtant les seigneurs de la châsse allaient, au fil des ans, consolider leur puissance.

Au 15e siècle, ils servaient la Cour ducale. Au 16e siècle, le fief s´agrandit au gré des mariages. EN 1550, Jean II n´ayant pas de fils, son héritière, Bertranne de la Châsse, fit passer la seigneurie aux mains d´une autre famille n se mariant à Lancelot d´Andigné. La maison des d´Andigné resta propriétaire de la Châsse jusqu´à l´aube du 20e siècle, et prit le nom de d´Andigné de la Châsse.

On accédait au château par les « rabines », chemins bordés de grands chênes disparus seulement à l´entre-deux-guerres. A l´extrémité des rabines, se trouvait la chapelle de la Madeleine qui sera détruite en 1846, les halles et le cabaret où se désaltéraient les paysans lors des foires et marchés. Puis, c´était l´entrée de la propriété, avec une ferme de chaque côté et un petit bois. Il fallait alors franchir par un pont un fossé rempli d´eau. La propriété était divisée en deux parties : la première, implantée sur le vallon, avait la forme d´un quadrilatère entouré d´un mur de schiste rouge et contenait des serres, un grand potager et un verger. La deuxième partie, située en contrebas, était réservée aux châtelains et contenait le parc. Le château avait déjà la forme d´un L, mais sans la chapelle actuelle.

Les temps modernes

M.de Nicolaï, allié aux d´Andigné, construisit en 1895, à l´emplacement de l´ancien, un nouveau château. Il fut vendu en 1940 à Mme Alluguette-Leroux qui le vendit en 1945 à la Régie Renault qui l´utilisa très longtemps de centre de colonies de vacances. Depuis 1992, la propriété appartient à la communauté des Béatitudes.

Le Mausolée du coeur de Victor Charpentier

Le château de la Châsse renferma longtemps dans ses murs une oeuvre d´art du célèbre sculpteur Jean-Antoine Houdon (1741-1828). Il s´agissait du Mausolée du Coeur de Victor Charpentier, comte d´Ennery, gouverneur des colonies françaises d´Amérique, mort à Saint-Domingue en 1776. Cette composition en marbre, datée et signée 1781, s´ordonne comme un bas-relief antique : c´est la déploration sur la tombe.

Installé dans la chapelle du château en 1872, ce monument funéraire fut acquis par le Louvre le 29 janvier 1943, après une longue négociation menée par la marquise d´Armaillé, fille du comte de Nicolaï, et de la comtesse née d´Andigné de la Châsse, et conclue avec maître Dufour au nom des héritiers de Nicolaï, pour le prix de 1400000 F.