Extrait de René Jet
L´origine de ce manoir remonte sans doute au 12e siècle, puisque son premier propriétaire connu, Jean de Cahideuc, mourut vers l´an 1200. Son petit-fils, Robert de Cahideuc, prit part à la croisade de 1248 et s´unit à Jeanne de Montfort. Entré dans l´ordre des chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem, ordre militaire et religieux qui contribua beaucoup à la défense et à l´expansion de la chrétienté, un autre descendant de cette famille, Jean de Cahideuc se distingua en 1522 au siège de Rhodes, grande île grecque, qui tomba cependant aux mains des Turcs. Il devint commandeur du Temple de la Guerche.
La haute justice de Cahideuc s´exerçait principalement à Iffendic et dans les paroisses de Saint-Gonlay et de Saint-Maugan.
Le seigneur de Cahideuc possédait en l´église d´Iffendic une chapelle dédiée à Saint-Eloi. Il y avait son banc, son enfeu, ses armes et écussons. En plusieurs endroits de l´édifice, notamment sur les colonnes de la nef et dans le choeur, on reconnaît les armoiries des sires de Cahideuc « De gueules à trois têtes de léopard d´or lampassées de gueules ». Ils prétendaient même avoir, après le comte de Montfort, toutes les prééminences (supériorités de rang) à Iffendic en qualité de seigneurs fondateurs et patrons. Ils avaient également des prééminences en l´église de Saint-Maugan.
Depuis longtemps déjà, le manoir de Cahideuc n´est plus qu´une ferme. Il possédait autrefois des avenues, une chapelle, une cour d´honneur. A la fin du 19e siècle, il conservait encore des vestiges de son importance primitive, avec une cour close de murs, un grand portail et un vieux logis couvert de blasons. Bien posé sur une colline en face du château de la Châsse, dont il n´est séparé que par une vallée arrosée par le Meu.
Chargé d'études d'Inventaire du patrimoine à la Région Bretagne.