Présentation de l'opération d'Inventaire Préliminaire :
La présente enquête a été réalisée au cours des mois d'avril, mai et juin 2004. Elle comprend 176 dossiers et 673 photographies relatifs à des bâtiments antérieurs au milieu du 20e siècle. Ces dossiers n'ont pas la prétention d'être exhaustifs, cependant, ils contiennent différents types d'informations : description, datation, historique, renseignements sur les matériaux, photographies du bâtiment, localisation cartographique de ce dernier, etc. Sur les 176 bâtiments, 17 ont été sélectionnés en vue d'une étude approfondie future. D'autre part, un certain nombre de bâtiments antérieurs au milieu du 20e siècle ont simplement été recensés, c'est-à-dire qu'ils sont localisables grâce au système d'information géographique Géo Viewer [voir le mode d'emploi d'installation dans le menu du démarrage]. Cependant, des transformations importantes ne permettant pas d'interpréter ces bâtiments, ils n'ont pas fait l'objet d'un dossier individuel.
Présentation générale de la commune :
Cette paroisse est attestée depuis la fin du 12e siècle, elle est placée sous le vocable de Saint-Loup, évêque de Troyes au 5e siècle. Le nom de la commune vient de ce Saint patron "Domnus Lupus" qui est devenu Domloup.
La commune de Domloup est située au sud-est de Rennes ; elle est limitrophe de Châteaugiron au sud-est, de Noyal-sur-Vilaine à l'est, de Cesson-Sévigné au nord, de Chantepie au nord-ouest, de Vern-sur-Seiche à l'ouest et de Nouvoitou au sud-ouest. Elle appartient au canton de Châteaugiron. Le bourg est excentré par rapport au territoire de la commune, il est, en effet, situé au sud-est. La partie sud de la commune est traversée par l'Yaigne et le ruisseau de la fontaine Saint-Loup. Deux autres petits cours d'eau traversent le nord de la commune.
Cette commune s'étend sur 1770 hectares environ ; son sous-sol est principalement composé de schiste. La population actuelle est d'environ 2500 habitants, à la fin du 18e siècle, la commune comptait déjà 1600 habitants.
Le paysage général de la commune est le bocage. Celui-ci a d'ailleurs permis le développement d'une culture particulière à Domloup, comme dans tout le canton de Châteaugiron. Ainsi, le chanvre était cultivé dans cette commune car le bocage abrite des vents violents, de plus, le climat de cette zone est tempéré et se prête bien à cette culture. C'est donc à la fin du 15e et au début du 16e siècle que la culture du chanvre se développe en vue de la fabrication de toiles servant à réaliser des voiles de navire. Ces toiles fabriquées dans tout le canton étaient appelées les "Noyales", en référence à Noyal-sur-Vilaine. Il s'agissait d'une imitation des "canevas" de Vitré. Ces toiles étaient filées et tissées dans les campagnes, surtout l'hiver. La semence se faisait en avril et la récolte en juillet. L'humidité favorisait le rouissage, le blanchissement des fils et le tissage. Les "Noyales" étaient réputées pour leurs grandes résistance, leur apogée se situe aux 15e, 17e et 18e siècles, puis elles connurent un déclin au 19e siècle à cause de la concurrence d'autres pays et de l'arrivée du coton. Sur le cadastre "napoléonien" de Domloup, réalisé en 1809, il existe encore de nombreuses chènevières, par contre, sur celui de 1849, elles ont disparu. Ceci indique que cette culture a disparu à Domloup dans la première moitié du 19e siècle. Par ailleurs, les nombreux points d'eau présents près des fermes de la commune peuvent correspondre à d'anciens bassins destinés au rouissage du chanvre. La culture du chanvre à Domloup était particulièrement développée dans le sud et à l'est de la commune.
Le territoire de la commune ne présente pas de forêt ou de bois importants. Seuls les sites d'anciens manoirs tels que la Chauvelière ou bien le Bois Hamon possèdent encore des bois.
Le territoire de la commune est traversé d'est en ouest par la route départementale de Rennes à La Guerche de Bretagne.
Les matériaux :
Les matériaux de construction les plus rencontrés sur les bâtiments de la commune de Domloup sont le schiste et la terre. En ce qui concerne leur mise en oeuvre, le schiste est utilisé sous la forme de moellon, c'est-à-dire de pierre non taillée, et la terre est mise en oeuvre selon la technique de la bauge qui consiste à monter des levées de terre les unes après les autres.
Ces deux matériaux principaux sont utilisés dans la construction à Domloup car ils correspondent aux matériaux locaux : le schiste vient du sous-sol de la commune et la terre également. Seuls les bâtiments appartenant à des propriétaires plus aisés présentent des pierres différentes, c'est le cas de l'ancien manoir du Bois Hamon ou de celui de Brouaise par exemple, où certains encadrements de baies sont en tuffeau, pierre des bords de Loire qu'il fallait importer. Les bâtiments plus récents, de la fin du 19e siècle ou bien du début du 20e siècle, utilisent également des matériaux spécifiques tels que la brique, le schiste pourpre ou bien du grès schisteux. La tradition orale nous a d'ailleurs rapporté qu'il existait une briqueterie à la limite de la commune de Domloup et de Châteaugiron.
Les encadrements de baies des bâtiments anciens sont généralement en pierre, sur les bâtiments en bauge, il s'agit le plus souvent de carrées de bois et, à partir de la fin du 19e siècle, l'usage de la brique se développant, les encadrements de baies utilisent ce matériau.
La majorité des constructions de la commune est couverte d'ardoise.
Implantation des bâtiments :
A Domloup, il existe environ la même proportion de bâtiments construits en milieu isolé que de bâtiments construits en écart c'est-à-dire en hameau. La majorité des hameaux de la commune se trouve dans la partie nord du territoire. Le Nugué ou bien la Retardais en sont des exemples. La partie sud de la commune présente une particularité, en effet, il n'y existe pas vraiment de hameau mais plutôt des grosses fermes à proximité les unes des autres et portant le même nom avec des dérivés (le Haut, le Bas...) : Senil, la Vigne, Pinceguerrière...
Le village de Domloup ne possède que peu de maisons anciennes, il y existe encore une ancienne ferme. Ces constructions anciennes sont groupées autour de l'église de la paroisse. Certaines fermes, originellement isolées, se trouvent actuellement englobées dans le bourg du fait du développement important des lotissements, notamment vers le sud. C'est le cas des anciennes fermes de Hédé par exemple.
Photographe à l'Inventaire