Maisons
Trois types de maisons, qu'elles soient implantées en campagne ou dans le bourg, se distinguent :
Trente maisons élémentaires à une pièce ont été recensées. Dans cette catégorie, nous excluons les fermes à fonctions combinées dont la majorité a leur logis avec une seule pièce à feu. Elles caractérisent les maisons rurales puisque seulement deux sont situées dans le bourg, le long de la voie ferrée. Elles sont présentes à toutes les époques depuis le 17e siècle jusqu'au 20e siècle. Cependant, celles du 19e siècle représentent 40% des analysées tandis que celles du 17e siècle seulement 7%. L'autre grande période est le 18e siècle (27%). Celles bâties entre les 19e et 20e siècles représentent 10% et celles du 20e siècle 16%. Cette différence s'explique par les remaniements et les destructions de l'époque contemporaine vis-à-vis des constructions modernes. En outre, à la fin du 19e siècle et au 20e siècle, deux autres types de maisons apparaissent : les maisons avec deux pièces à feu (chambre et cuisine) et à travées.
Sur les dix neuf maisons avec deux pièces à feu analysées, trois sont du 19e siècle (soit 21%) et quinze du 20e siècle (soit 79%).
Vingt neuf maisons sont à deux travées et dix huit de type ternaire. Au 19e siècle, les maisons sont majoritairement avec plusieurs travées ou de type ternaire alors qu'au 20e siècle la maison à deux travées se généralise.
De nombreuses maisons sont datées entre la deuxième moitié du 19e siècle et la première moitié du 20e siècle. En comparant la maçonnerie et les ouvertures, il est possible de dater d'autres maisons ayant les mêmes caractéristiques. Entre les années 1930 et 1950, les façades et les ouvertures se multiplent. A la fin des années trente, certaines maisons se démarquent par leur grand fronton triangulaire telle la numéro 9 rue Aristique Tribalet.
Les maisons de Jean Loret
Le maçon Jean Loret dont la maison est située 33 rue des Écoles a édifié de nombreuses maisons dans le bourg de Montreuil entre 1890 et 1910. Elles sont reconnaissables à leur appareillage, leur ouvertures et sont toutes datées. Deux types de lucarne ont été repérés selon la date de construction (à la fin du 19e siècle : 22 avenue Alexis Rey de 1898 ; ou au début du 20e siècle 4 rue des Écoles de 1906).
Les maisons des employés d'usine
La particularité de Montreuil-sur-Ille est d'avoir eu trois usines qui ont marqué le paysage. Des cités ouvrières (dont la plus représentative de la pensée sociale de l'époque est celle de la Cité Rey), des maisons de contre maîtres et d'employés de bureau sont présentes non loin des usines. Une architecture et une organisation particulières ont été mises en place.
Les villas suburbaines
De nombreuses villas suburbaines ont été repérées dans le bourg. La maison est située au cœur de la parcelle entre cour et jardin. La majorité se situe rues du Clos Gérard et de la Haute Ville. Quelques unes se sont implantées dans le quartier des écoles. Selon l'importance et les moyens des propriétaires, elles sont plus ou moins cossues. Les plus remarquables sont celles des directeurs d'usine (style classique pou le 4 rue de la gare) ou d'un docteur (27 rue des Ecoles).
D'autres imitent ce mode de vie et se font construire des villas plus modestes (plan en L des 22 rue de la Haute Ville et 5 rue du Clos Gérard).
Elles sont bâties avec des matériaux nobles (granite, etc.) ou industriels (brique, béton, etc.). L'utilisation de la brique permet d'animer la façade comme nous pouvons le voir au 7 rue de la Marchandière où même les épis de faîtage sont dans ce matériaux.
Fermes
Comme nous venons de le voir précédemment, les logis agricoles sont majoritairement à une pièce à feu jusqu'au 19e siècle. Il faut attendre le début du 20e siècle pour que des maisons avec deux pièces à feu soient construites. Elles sont éloignées des dépendances (par exemple à Chanclin). La ferme se distingue alors d'une habitation par l'organisation de ses dépendances. Quatre organisations sont analysables :
- les dépendances sont éclatées. Il n'est pas rare de voir une organisation stricte des dépendances avec le logis et d'avoir quelques dépendances dispersées.
- en U (à la Touche)
- en L (à la Favrie)
- à fonctions combinées. Les dépendances sont dans l'alignement du logis. Ces fermes peuvent être plus ou moins longues (au Bas Épinay, etc.) et ainsi se diviser en sous catégories, grenier sur salle/étable qui est le plus répandu sur la commune (par exemple au Bas Villemé, aux Brûlais, etc.).
Les dépendances en appentis postérieur sont essentiellement des celliers, de même que celles en appentis latéral des porcheries.
Les fermes ont majoritairement leurs bâtiments dans l'alignement du logis et sont de type grenier sur salle/étable ou à fonctions combinées. Très peu de fermes sont organisées en L (une seule à ses dépendances accolés. Les autres ont leurs dépendances avec le logis en L mais ne sont pas accolées à ce dernier), de même qu'en U. Cette dernière organisation est assimilée à un ancien manoir et à deux commerces (hôtel des voyageurs) et à un marchand de vin. Il semble donc que ce type ne soit pas présent dans les fermes traditionnelles.
Photographe à l'Inventaire