La construction de ce bâtiment est datable du début du 16e siècle ; les moulurations des baies, les arcs surbaissés, les appuis saillants sont en effet caractéristiques de cette époque en architecture. La porte d'entrée dans la salle semble avoir été remaniée, en effet, l'arc composé de claveaux de granite pourrait dater du 18e siècle. Il s'agissait d'un petit manoir composé d'une pièce à feu unique au rez-de-chaussée. La cheminée a aujourd'hui disparu, par ailleurs, la tradition orale nous a rapporté qu'il existait un escalier dans l'angle nord-ouest de la salle. Cet escalier desservait l'étage où devaient se trouver une, voire deux chambres. La toiture a subi des modifications, ainsi, la pente a été diminuée. Ce bâtiment était construit sur un promontoire, entouré d'un étang et de trois fossés de 8 à 10 mètres de large et de 4 ou 5 mètres de profondeur. Selon Paul Banéat, le bâtiment possédait primitivement des tourelles, des douves, un pont-levis, une chapelle, une fuie et des prisons. Il nous apprend également que la seigneurie de la Crosille fut réunie à celle de Bon Espoir en Bazouges-sous-Hédé et érigée en châtellenie en 1643 par le roi Louis XIII. Elle possédait un droit de haute justice, des fourches patibulaires... La Crosille était aux seigneurs du même nom au milieu du 14e siècle puis aux Hattes ; elle fut vendue en 1638 aux de Rollée, seigneurs de Bon Espoir, puis aux de la Bourdonnaye, seigneurs de Blossac en 1695. Le mot Crosille signifie calvaire.