En 1624, ce lieu appartenait à Gilles de la Broce, fils de Julien du Bouays, seigneur de Couesbouc. Après le décès de Gilles sans héritier en 1633, ce lieu passe à la famille Beschart, seigneurs de la Châtière à Saint-Symphorien. Au 18e siècle, la Brosse appartient à la famille du Bouays, également seigneurs de Couesbouc et de Saint-Gondran (le Logis). L'architecture de ce bâtiment évoque les caractéristiques de la fin du 17e siècle. En effet, la forme du toit, à croupes, l'existence d'un coyau, le décor des corbelets de bois de la corniche, les baies à encadrements de granite non chanfreinés surmontées d'arcs de décharges, les portes jumelées, le décor de la souche de cheminée... sont des éléments représentatifs de l'architecture de cette époque. La tradition orale nous a rapporté qu'il existait deux pièces à feu au rez-de-chaussée, chacune desservie par une porte ; par contre, la partie est du bâtiment était réservée aux animaux : vaches et chevaux. Pourtant, l'existence d'une porte et d'une fenêtre sur cette partie du bâtiment laisse supposer qu'il s'agissait originellement d'une pièce à feu, transformée en dépendance lors du déclassement de ce lieu noble en ferme. Le pignon est ayant été remonté, il est impossible de dire s'il existait une cheminée sur ce mur. Il existait deux chambres à l'étage, au dessus de la cuisine et de la salle du rez-de-chaussée. Ces chambres sont desservies par un escalier en bois situé dans la salle. Toutefois, cet escalier date du 19e siècle ; il ne correspond pas à l'escalier d'origine qui devait être un escalier en bois à balustres, plus volumineux que l'escalier actuel. Sur le cadastre de 1835, le bâtiment est figuré ; à cette époque, il possédait un plan en T renversé, c'est-à-dire qu'au nord, à l'arrière, une pièce existait en partie centrale du bâtiment. Cette partie n'existe plus actuellement, toutefois, la porte en arc brisé percée sur la façade nord desservait vraisemblablement cette ancienne partie. Ce type de plan est assez fréquent sur les manoirs, en général, la pièce située dans la partie arrière abrite la cuisine. Cependant, dans ce cas précis, il est possible que la partie nord abritait l'escalier du logis. L'oculus, situé sur le mur nord de la salle actuellement, pourrait provenir de cette partie, où sa fonction était d'éclairer la montée de l'escalier. La petite grange accolée au pignon ouest du logis est représentée sur le cadastre de 1835, sa construction est en effet datable de la fin du 18e ou du début du 19e siècle.