Canton de Châteauneuf d'Ille-et-Vilaine
Arrondissement de Saint-Malo
Superficie : 361 ha
Population 1999 : 203 hab.
Cours d'eau : le Biez-Jean, le Biez du Milieu, le Biez du Tronjas
Nombre d'oeuvres non documentées : 16
Nombre d'oeuvres ou ensembles repérés : 86
Nombre d'oeuvres ou ensembles repérés avec mention spéciale étude souhaitable : 10
Les conditions de l´enquête
L'enquête préliminaire, à l'étude du patrimoine architectural et mobilier, de la commune a été réalisé en février 2007. Cet état des lieux exhaustif jusqu'en 1940 exclu cependant le domaine des fouilles archéologiques, néanmoins une introduction générale présente la particularité et l'originalité de l'enceinte néolithique de Lillemer. La rapidité de l´opération et sa nature même, qui consiste à donner une évaluation du potentiel patrimonial à partir de l'observation in situ, rendent nécessaires des compléments d'études mais aussi des recherches documentaires qu'elles soient archivistiques ou iconographiques.
Trois niveaux d'évaluation du potentiel patrimonial sont ici présentés.
Les oeuvres recensées et non documentées.
Parmi les oeuvres recensées, 16 ne sont pas documentées mais font l´objet néanmoins d´une cartographie précise. Il s´agit d´oeuvres remaniées ou rénovées dont l´analyse est devenue difficile, même si leur ancienneté est parfois indéniable.
Les oeuvres repérées et documentées.
Il s'agit de la majorité du corpus. Chaque fiche documentaire correspond pour le domaine de l'architecture à un bâtiment ou à un groupe de bâtiments affectés à une même destination construits sur un fonds d'un seul tenant. Il n'y a pas de dossier sur des parties constituantes d'un édifice.
Les oeuvres repérées avec mention spéciale, étude souhaitable.
Les oeuvres qui méritent d'être signalées portent la mention «étude souhaitable», il peut s'agir d'oeuvres remarquables comme d'oeuvres sérielles représentatives d'une famille d'édifices.
Le cadre géographique
Située dans les marais de l'arrière baie du Mont-Saint-Michel, la commune de Lillemer témoigne encore de cette influence marine. En zone inondable, le bâti s'est implanté au sommet de la butte. Le sol constitué de tourbières indique que nous sommes toujours dans le marais noir par opposition au marais blanc plus limoneux du littoral. Son paysage constitué en partie de roselières et de peupleraies demeure encore très caractéristique de cette zone humide, comme l'est également tout le système de régulation des eaux qui s'est mis progressivement en place pour assainir les terres.
Le monticule sur lequel le bâti ancien s'est implanté se présente sous la forme d'une ellipse orientée nord-est/sud-ouest, avec de fortes pentes latérales et un dénivelé d'une dizaine de mètres entre son point le plus haut et le marais environnant. L'habitat s'est développé autour d' une voie transversale qui coupe le sommet de la butte et une voie périphérique qui la ceinture. Le flanc nord a été largement entamé par des carrières modernes, tandis que le cimetière s'est implanté sur le flanc sud.
Des découvertes du néolithique moyen
Des études récentes menées par l'INRAP puis le CNRS suggèrent, pour le néolithique moyen, une position de la butte proche de la confluence d'au moins deux profondes rias. Une vaste roselière parsemée de saules et d'aulnes s'étendait autour du promontoire. Un premier système de talus et de fossés de la période du néolithique moyen a été repéré en bas de pente, sur presque quarante mètres de long. D'autres fouilles ont permis également d'identifier un second système de talus situé en contrebas de la route. Ces découvertes récentes sont très intéressantes pour les archéologues car les recherches antérieures ont principalement portées sur les monuments mégalithiques et peu de site avaient été étudiés jusqu'à présent sur l'habitat.
A Lillemer, outre la présence d'une couche archéologique en place, localement conservée en arrière des talus, les marais environnants nous livrent aussi de précieuses indications sur les aménagements et les activités humaines aux abords immédiats de sites, qualifiés ici de sites centraux au niveau régional.
Histoire et patrimoine bâti
L'antiquité de Lillemer est attestée par l'origine bretonne de son nom : insula meur, île grande. L'évêque de Dol en fit don en 1184 à l'abbaye du Mont Saint-Michel moyennant une légère redevance ; celle-ci n'étant pas acquittée, l'évêque en reprit possession et la donna presque aussitôt à l'abbaye du Tronchet en Plerguer. Un petit prieuré selon l'expression du chanoine Guillotin de Corson y fut fondé, cependant les moines ne tardèrent pas à abandonner ce coin de terre et l'île revint encore une fois aux mains des évêques. L'érection de la paroisse date de la fin du 13e siècle sous l'épiscopat de Thibaud de Pouencé de 1280 à 1301. Ce territoire temporel de l'évêché de Dol, appelé également le régaire de Dol ou territoire épiscopal se trouvait dans les enclaves de la seigneurie de Châteauneuf d'Ille-et-Vilaine et dans celles de la seigneurie de Combourg. L'évêque y possède un fief et des moulins banaux implantés sur la butte. Leurs masses circulaires se voyaient encore sur les plans des anciens cadastres napoléoniens. De cette période médiévale ne subsiste aucun vestige. Le pouillé de la paroisse de Tours imprimé en 1648 mentionne aussi une maladrerie. En 1790, le recteur M. Pigeon déclare qu'il jouit du presbytère avec son jardin et son colombier. Ce logis presbytéral a été remanié aux époques ultérieures comme la plupart des logis du centre bourg. L'église actuelle dédiée à Saint-Eloi est édifiée en 1837 dans un style néo classique.
Photographe à l'Inventaire