Cet écart existait déjà lors de la réalisation du premier cadastre de la commune en 1809 et s´appelait : « Village de la Mare Couesquain » et « Village de la Marre ». Guillotin de Corson précise que le village de la Mâre était aussi appelé « Village de la Mare-Coëtquen » car, en 1515, Jacques de Coëtquen y avait une métairie noble. Les parcelles bâties en 1809 sont, à quelques exceptions près, identiques à celles où sont représentés des bâtiments sur le deuxième cadastre de la commune, daté de 1848. Actuellement, les bâtiments anciens sont encore presque tous existants, cependant certains, notamment au sud de l´écart, ont été très remaniés et sont difficilement interprétables par rapport à leur état d´origine. Paul Banéat cite plusieurs maisons datées. Sur quatre d´entre elles, on lisait O. Bossar - 1597 ; P. Bovesnel - 1634 ; Mr. Mi. Coudray ; I. Izambart - 1707. Ces inscriptions ne sont plus visibles aujourd´hui. Théodore Chalmel mentionne qu´en 1911, la Mâre et ses environs comptaient 47 maisons et 188 habitants. Depuis la 2e moitié du 20e siècle, des constructions neuves sont venues développer l'écart. Selon Paul Banéat, il existait dans cet écart un prieuré nommé prieuré de la Mare de Saint-Père ou de la Mare-Normands. Guillotin de Corson précise que ce prieuré dépendait directement de Léhon (près de Dinan), et par suite indirectement de Marmoutiers depuis que Léhon était devenu prieuré de cette puissante abbaye. En 1790, Mathurin de La Grézillonnaie fut le dernier prieur. Théodore Chalmel mentionne ainsi le prieuré : « Avec les aveux des années 1505, 1516, 1657, 1687, il est facile de reconstituer le pourpris du prieuré. On y trouve une chapelle avec cloche, la maison du prieur, une métairie, une grange, cellier, étable, pressoir, appentis ; le tout en une même cour close de murailles, avec grande et petite portes en pierre de taille. ». D´après Guillotin de Corson, à la fin du 19e siècle, seule la chapelle dédiée à saint David, existait encore. Il nous apprend qu´elle était abandonnée, que c´était une construction du 17e siècle et qu´on y voyait en 1727 la statue du roi David tenant sa harpe. Théodore Chalmel la décrit comme étant la chapelle : « du prieuré de la Mare, qui a donné naissance au village de ce nom. Dans les premiers siècles de son existence, on l'appelait la Chapelle Saint-David. (...). Aujourd'hui, on dit : La Chapelle de la Mare, tout court, bien qu'elle soit désaffectée depuis la Révolution et transformée en cellier. Situé au milieu d'un terrain vague, au centre du village, sur le bord de la route conduisant de Châteauneuf à Saint-Guinoux, ce petit édifice, construit et couvert en pierre, à chevet droit et à éclairage bilatéral, mesure quatorze mètres de longueur, sur six mètres de largeur et environ neuf mètres de hauteur. Une croix en pierre blanche, abattue en 1793, s'élevait à l'extrême pointe du pignon formant façade, et surmontait la porte principale, ornée de cintres et de moulures. Au-dessus de la porte latérale, surmontant le linteau, sont encastrées les armoiries de missire François Pépin, prieur en 1702 : d'azur au chevron componné de sept pièces d'argent et de sable, accompagné de trois pommes de pin versées d'argent, placées dans un cartouche avec bourdon prioral par derrière. Les fenêtres disparaissent sous les lacis de ronces et de lierres. A l'intérieur, on remarque un vieux bénitier scellé au coin de la grande porte. On voit aussi la niche où figurait la statue de Saint David que l'on a enterrée depuis dans la chapelle. ».