Canton de Bruz
Superficie : 1010 ha.
Population 1999 : 6467 hab.
Cours d´eau : la Seiche, Ruisseau de Monceau.
L' inventaire du patrimoine de la commune a été réalisé en septembre et octobre 2007, il constitue une mise à jour de l´enquête préalable effectuée en 1976 par Christèle Douard et Denise Moirez. Les photos en noir et blanc prises lors de ce premier repérage ont été intégrées à cette nouvelle étude qui privilégie aujourd´hui l´image couleur. Deux notices sur le patrimoine industriel effectuées en 1998 par Marina Gasnier viennent également complétées la documentation rassemblée. Cet inventaire exhaustif jusqu´en 1940 est avant tout réalisé à partir de l´observation in situ et de la documentation existante, très peu de dépouillements archivistiques ont été effectués en raison du temps relativement court et de la nature même de cette opération qui consiste en un état des lieux avec une évaluation du potentiel patrimonial selon trois catégories d´oeuvres.
Les oeuvres recensées et non documentées : 45
Parmi les oeuvres recensées, 45 ne sont pas documentées mais font l´objet néanmoins d´une cartographie précise. Il s´agit d´oeuvres remaniées ou rénovées dont l´analyse est devenue difficile, même si leur ancienneté est parfois indéniable.
Les oeuvres et ensembles repérés et documentés : 141
Il s'agit de la majorité du corpus. Ces éléments sont repérés et documentés, car ils correspondent à un patrimoine antérieur à 1940 dont le volume a été conservé et dont la typologie est encore reconnaissable. Certains de ces ouvrages sont cependant dénaturés par des mutations successives mais sont toutefois illustrés pour leurs valeurs documentaires liées à la construction vernaculaire. Chaque fiche documentaire correspond pour le domaine de l'architecture à un bâtiment, ou à un groupe de bâtiments affectés à une même destination, construit sur un fonds d'un seul tenant. Il n'y a pas de dossier sur des parties constituantes d'un édifice. Des dossiers d´ensemble sont également ouverts et concernent les principaux hameaux ou écarts de la commune. Ces dossiers servent également de classeurs aux oeuvres repérées de l´ensemble.
Les oeuvres repérées avec mention spéciale, étude souhaitable : 32
Les oeuvres qui méritent d'être signalées portent la mention «étude souhaitable», il peut s'agir d'oeuvres remarquables comme d'oeuvres sérielles représentatives d'une famille d'édifices. Ces dossiers pourraient faire l´objet d´une monographie spécifique.
Le contexte géologique
La géologie du sous-sol constitue un contexte particulier ; à l´est se situent des schistes et des grès de couleur sombre, tandis qu´à l´ouest se trouvent des roches claires et plus jeunes. La description des fronts de taille indique également que se sont accumulés sur plus de trois cent mètres d´épaisseur, des argiles, des marnes, des calcaires et des sables. Ce substrat géologique très varié se retrouve dans la construction et a favorisé, depuis des temps immémoriaux, une activité chaufournière liée à l´exploitation de carrières de calcaire.
Le contexte historique
Les fouilles archéologiques ont confirmées une importante occupation gallo-romaine du 1er au 3e siècle, près de la voie qui mène de Rennes à Nantes. Jusqu´au milieu du Moyen Age, il existe deux paroisses distinctes : Fontenay et Chartres qui fusionnent après 1273. L´ancienne église saint Martin de Chartres a été détruite, celle de Fontenay, dédiée à saint Aubin est désaffectée. L´étude de ses maçonneries atteste de remplois très anciens pouvant remonter au Haut Moyen Age. La création du château et de la seigneurie de Fontenay, aux environs de l´an mil a favorisé le développement d´un premier bourg dont la croissance est liée aux charges de la famille de Fontenay, proche du pouvoir ducal dont la solide ascension culmine à la fin du 14e siècle. En 1379, Amaury de Fontenay est « capitaine et maréchal », chargé de la garde du château et de la ville de Rennes. Il est signataire, en 1381, du second traité de Guérande qui met fin à la Guerre de Succession en Bretagne. Il obtient du duc Jean IV, en 1383, une pension à vie de 200 livres et est nommé chambellan avant 1386. Son fils Amaury lui succède dans ces charges sous Jean V. Des dignitaires de hauts rangs sont également venus au château de Fontenay et rendent compte de la notoriété du lieu et de ses propriétaires. Le 15 août 1532, le château reçoit le dauphin François III qui vient de se faire couronner duc de Bretagne, en 1593 le duc de Mercoeur s'y arrête, puis le 8 mai 1598 le roi Henri IV y passe une nuit avec toute sa famille et enfin Louis XIII en août 1626 y restera trois jours.
Un des premiers centres potiers de la Bretagne médiévale
Des ateliers de poteries médiévales entre le 11e et le 14e siècles ont été mis à jour au village castral de Fontenay. Le développement de cet artisanat céramique est lié et appuyé par la famille de Fontenay dont les charges importantes auprès du duc de Bretagne ont facilité le déploiement de ces activités artistiques. A la fin du 15e siècle, les potiers et les tuiliers ne sont pas taxés sur leurs ventes à Rennes et ils possèdent, en 1481, le monopole sur la ville du commerce des tuiles. Ils fabriquent non seulement des poteries ou des « vernisseries », mais également des pavés, des carreaux et des briques. Cette activité artisanale s´est maintenue jusqu´au début du 20e siècle. A cette période la production est devenue utilitaire et ne reflète pas la qualité des oeuvres anciennes. Quelques épis de faîtage des 17e et 18e siècles garnissent quelques rares toitures, ils sont un pâle reflet de cette importante production locale. Parmi ceux qui sont encore conservés, in situ, celui de la Pavais avec un décor d´oiseau rend compte toutefois de la maîtrise et de la transmission des savoir faire. D'autres oeuvres déposées sont également signalées au Musée de Bretagne.
Un patrimoine industriel en place
Un projet de valorisation patrimoniale est actuellement en cours d´étude à partir des fours à chaux de Lormandière. Ces fours de grandes tailles, associés à une carrière ont été construits dans la deuxième moitié du 19e siècle. En 1988, le Conseil Général acquiert le site d'abord dans le but de protéger la flore calcicole et la faune particulières générées par le substrat calcaire. A ce titre, un sentier pédagogique de découverte, est aménagé en 1999. Jalonné de pupitres expliquant les diverses composantes du milieu naturel et la particularité géologique du lieu, ce sentier longe des zones de culture, descend vers l'ancienne carrière, puis pénètre à la périphérie de la zone industrielle, où des panneaux relatent l'histoire du site et l'activité chaufournière, avant de remonter vers des prairies calcicoles et de surplomber la carrière aujourd'hui inondée. Depuis l'année 2000, des travaux de sécurisation et d'aménagements divers ont été réalisés par les services du Patrimoine et des Espaces Naturels dont une antenne est implantée dans l'ancienne fabrique de parpaings. Mais c'est surtout l'association 'Mémoire du Pays chartrain', crée en 1997, qui contribue à la valorisation du site, tant par des visites guidées que par l'acquisition et la restauration de divers matériels. Enfin, l´usine de construction automobile Citroën, actuellement PSA, implantée en 1961 au nord est de la commune assure la continuité de l´histoire industrielle de Chartres-de-Bretagne.
Photographe à l'Inventaire