Toutes les églises de la communauté de communes ont fait l´objet d´une étude individuelle. A signaler la présence d´un ancien prieuré à Livré-sur-Changeon. Celui-ci fondé en 1023 dépendait de l'abbaye Saint-Florent-de-Saumur. L'église dédiée à Notre-Dame remonte pour ses parties les plus anciennes (transept et choeur) aux 11e et 12e siècles. Outre l'église, cet ancien prieuré conserve une ancienne grange à dîmes et un auditoire partiellement transformés en dépendances agricoles. Il est considéré comme le plus ancien des prieurés bretons de l'abbaye de Saint-Florent de Saumur. L'ensemble, au 17e siècle, se composait d'une maison, auditoire, halle, grange, prison, conciergerie, four, pressoir à ban, maisons, pourpris et jardin. La maison priorale adossée à l'église fut détruite en 1887.
Quatre chapelles de la communauté de communes ont fait l'objet d'un dossier d'étude bien que le nombre de chapelles encore existantes soit plus important puisqu'une dizaine d´édifices de ce type a été repérée lors du recensement exhaustif du patrimoine des communes.
Ces chapelles dépendaient souvent d´un ancien château ou manoir puisque l´un des privilèges des propriétaires de manoirs était effectivement de pouvoir faire construire une chapelle. Les chapelles privées dépendant d'un manoir sont nombreuses : la chapelle Notre-Dame-du-Pont au Pont-Notre-Dame à La Chapelle-Saint-Aubert, la chapelle Saint-Anne-de-la-Chevalerie du manoir de la Chevalerie à Livré-sur-Changeon, la chapelle Saint-Pierre du château de la Sécardaye, la chapelle du château de la Giraudais et celle du manoir de la Retais à Mézières-sur-Couesnon... Elles datent toutes des 16e et 17e siècles.
D´autres chapelles dépendaient du prieuré de Livré ou étaient des chapelles de rogations comme celle disparue qui se trouvait sur la route de Livré à Dourdain, près de la Besnière. Elle appartenait aux Templiers puis aux Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Il s'agissait d'une chapelle de Rogations fréquentée par de nombreux pèlerins.
A l'instar des autres types de bâtiment, en terme de matériaux de construction, les chapelles ne font pas exception, elles sont en effet dans leur grande majorité construites avec le matériau local qu'est le granite. La mise en oeuvre du matériau est le plus souvent le moellon, un enduit recouvrait ces maçonneries de moellon.
Outre les chapelles et les églises, il existe encore également un nombre de croix de chemin important sur le territoire de la communauté de communes. Il en existait probablement plus à l'origine, toutefois, nombreuses sont les croix qui disparaissent faute d´entretien, particulièrement lorsqu'elles sont réalisées en bois ou bien qui sont enlevées ou déplacées car considérées comme gênantes. L'édification de croix de chemin sur le territoire est ancienne, la plus ancienne que l'on ait observée pourrait remonter au 16e siècle. L'usage a perduré jusqu'à la première moitié du 20e siècle, le 19e siècle étant certainement un des siècles les plus prolifiques dans ce domaine, mais avec une production standardisée.
On trouve différents types de croix que ce soit le long des chemins, dans les cimetières ou bien sur des espaces publics. Parmi les croix de chemin, on peut différencier les croix de mission, les croix de pèlerinage ou les croix commémoratives, différences qui se révèlent au niveau stylistique. Les croix de pèlerinage sont les plus anciennes, elles bornaient les chemins de pèlerinage, ici du Mont Saint-Michel, toutefois, peu d'entre elles nous sont parvenues. Au 19e siècle, on voit également fleurir des croix marquant les étapes des processions. Les plus nombreuses sont les croix commémoratives. Elles sont érigées en remerciement du bon déroulement d'un événement quelconque, qui peut toucher à la communauté entière ou bien à une famille. Il est donc fréquent de voir des familles dresser une croix après la réussite d'un projet, tel que la construction sans problème d'une maison. C'est parfois aussi une preuve de foi adressée à toute la communauté. La communauté entière peut faire ériger une croix en souvenir d'un événement ayant marqué l'ensemble de la population, il peut en être ainsi après une épidémie ou un fait de guerre ou bien une mission. Les croix sont le plus souvent implantées à des carrefours, parfois à proximité des habitations pour les croix "familiales" ou isolées le long des chemins, sur un talus.
On a pu observer une grande variété de styles. Jusqu'au 19e siècle, les croix sont uniques et possèdent des particularités qui leur sont propres. Toutefois, on a pu remarquer que la base de la croix, au 17e siècle, est souvent sculptée d'un quart de sphère dans les angles supérieurs. Le fût est le plus souvent carré, mais chanfreiné au 17e siècle. Les bases portent de manière quasi systématique une dédicace et une date. La dédicace est souvent composée du nom du commanditaire et du nom du lieu. Dans la communauté de commune, on trouve plusieurs croix du 17e siècle. Les bras de la croix sont parfois ouvragés au 19e siècle, trilobés ou dotés d'une boule à chaque extrémité. La croix porte également parfois un christ. Il est représenté de manière très simple jusqu'au 19e siècle, les artisans n'étant probablement pas des sculpteurs mais plutôt des tailleurs de pierre. Le visage est oval, doté de simples traits pour figurer les yeux, le nez et la bouche. La tête penche légèrement sur un côté. Au 19e siècle, les christs ne sont plus sculptés mais simplement fixés à la croix, ils sont souvent d'un autre matériau que la pierre. Il était fréquent de voir une petite niche creusée dans le fût, mais aujourd'hui, les statuettes qu'elles abritaient ont le plus souvent disparu.
Photographe à l'Inventaire