Dans les années 1790, le presbytère de Livré est mis en vente comme bien national. Madame Juston, veuve de André Verdie propose de l'acquérir, toutefois la commune refuse sous prétexte que les presbytères appartiennent à chaque commune. Le conseil municipal décide d'y loger les institutrices et instituteurs des écoles primaires. En 1799, l'administration départementale essaie de nouveau de vendre le bâtiment comme bien national ; l'ingénieur Roulin de Rennes procède même à son estimation en même temps que d'autres biens en vente dans la commune (moulins de Changeon). Au moment de cette estimation, le presbytère était habité par le curé constitutionnel et par l'instituteur Georgeonnet. Cependant, en l'an VII, la commune de Livré s'oppose par délibération à toute nouvelle mise en vente du presbytère. Ce premier presbytère avait été construit au début du 17e siècle, peu après l'installation des Jésuites au prieuré. Il était situé route de Dourdain. Il est décrit en 1790 : "une petite salle, une cuisine peu étendue, un cellier, un cavot, une chambre sur cellier, un cabinet sur le cavot, un grenier, deux jardins, une grange au couchant, une étable, un refuge à porcs, une cour peu étendue." En 1815, l'état du presbytère nécessitait des travaux et un document d'archives mentionne la liste des travaux de réparation à effectuer sur les bâtiments. Ces bâtiments sont figurés sur le premier cadastre de la commune réalisé en 1827. Il apparaît très clairement sur ce plan ancien que le presbytère était très isolé par rapport au centre du bourg, on peut d'ailleurs s'interroger sur le choix d'un tel emplacement au moment de la construction. En 1829, le conseil de fabrique mentionne le fait que le presbytère est trop petit et qu'il faut y réaliser des travaux. En 1840, le conseil de fabrique cherche un lieu pour reconstruire le presbytère plutôt que de réparer l'ancien, composé de "vieux bâtiments fort mal situés, dans un lieu bas, très humide et éloigné de l'église". Madame Guérin, propriétaire d'un jardin et d'une maison avec cellier à proximité de l'église, propose ses biens en échange de l'ancien presbytère ; le conseil municipal accepte. Les bâtiments de l'ancien presbytère existent toujours actuellement (5 rue de l'ancien presbytère), toutefois, ils ont été très remaniés. Ils ont été déclassés en ferme, probablement après la construction du nouveau presbytère dans les années 1840. Les travaux de construction du nouveau presbytère commencent en 1842 et c'est l'entreprise Baussan de Livré qui en est chargée. Ce nouveau presbytère construit dans les années 1840 correspond au bâtiment actuel. Ce dernier témoigne de l'architecture de cette époque : régularité dans les percements des façades, travées, baies de tailles importantes... La façade principale est la façade nord, ce qui n'est pas fréquent, toutefois, ceci s'explique par le fait que cette façade donne du côté de la Place du Prieuré et de l'église.