En 1833, lors de la réalisation du premier cadastre communal, Launay était mentionné comme un village, il n´y existait d´ailleurs pas moins de dix propriétés différentes. Il s´agissait de petits logis, implantés dans cinq alignements principaux. Ce bâtiment correspond à celui qui se trouve le plus au nord sur le cadastre de 1833 (parcelle 415) ; il était composé de deux logis qui ne forment aujourd´hui plus qu´une seule et même propriété. La partie Est du bâtiment actuel, la moins élevée, abritait donc un logis indépendant de la partie Ouest à l´origine. Ce bâtiment est tout à fait représentatif des constructions du début du 17e siècle, il présente d´ailleurs de nombreuses caractéristiques propres à cette époque de construction. Ainsi, la silhouette générale de ce bâtiment est représentative de l´architecture de la première moitié du 17e siècle, particulièrement en ce qui concerne la pente de toiture très accentuée. Les bâtiments de cette époque possèdent généralement une forte pente de toiture car ils étaient très souvent couverts de chaume à l´origine. Or, le chaume est un matériau sensible à l´humidité, il était donc nécessaire que ces toitures de chaume soient très pentues afin que l'eau de pluie ruisselle le plus rapidement possible. Par ailleurs, la présence de portes jumelées en plein cintre en façade sud est également une constante de l´architecture de cette époque. La présence de ces deux portes en plein cintre témoigne de l´organisation interne du bâtiment : la porte de gauche, plus haute et à doubles rouleaux, donnait accès à la pièce à feu du rez-de-chaussée, alors que la porte de droite, moins grande, donnait accès à une partie sans feu (étable). La présence d´un coyau (pièce oblique d´un versant de toit adoucissant la pente de toiture dans sa partie basse) est également caractéristique des bâtiments de cette époque durant laquelle la gouttière n´existait pas encore. L´architecture et, par conséquent l´époque de construction de ce bâtiment, est très proche de celle du bâtiment situé dans le même écart un peu plus au nord-ouest qui a aujourd´hui été remanié (véranda en façade). La différence réside dans le fait que, dans le cas présent, il existait deux pièces à feu superposées. Ainsi, la partie ouest du bâtiment était-elle composée d´une salle/cuisine au rez-de-chaussée et d´une chambre au-dessus. La partie est du bâtiment n´abritait que des dépendances : étable ou cellier surmonté d´un grenier. L´étage étant habité, il existait très vraisemblablement un escalier pour desservir cette chambre ; l´escalier d´origine a aujourd´hui disparu. Toutefois, au vu de la date de construction et de la typologie de ce bâtiment, il s´agissait très probablement d´un escalier en vis logé dans l´un des angles du bâtiment. Au début du 17e siècle, en architecture rurale, les escaliers étaient encore majoritairement en vis, cette forme étant particulièrement prisée pour sa faible consommation d´espace. Des escaliers de ce type existent encore dans certains lieux de la commune comme à la Goizière par exemple (bâtiment daté 1666). Le bâtiment situé au sud de la cour abritait un logis composé d´une pièce à feu au rez-de-chaussée, surmontée d´un grenier. Ce logis ne correspond qu´à une partie seulement du bâtiment qui se trouvait à cet emplacement à l´origine. Ainsi, au début du 19e siècle, lors de la réalisation du premier cadastre, il existait à cet endroit, un alignement de trois logis, chacun correspondant à une propriété différente. Aujourd´hui, seul un de ces trois logis subsiste. A l´intérieur, sur l´enduit, a été retrouvé la date de construction de ce bâtiment, à savoir 1809. Il s´agissait d´un logis modeste composé d´une seule pièce à feu ; la cheminée est réalisée en granite, elle est associée à un placard mural latéral. A l'ouest de ce bâtiment, est accolée une partie en terre qui correspond à une ancienne dépendance du logis. Elle a probablement été ajoutée au cours de la seconde moitié du 19e siècle car elle n´existait pas encore en 1833, lors de la réalisation du premier cadastre communal.