Jusqu´au développement des voies de communication et du chemin de fer au cours du 19e siècle, il était d´usage d´utiliser les matériaux de constructions directement disponibles dans le sous-sol, à proximité immédiate des habitations, de façon à limiter les coûts de transport. On trouve sur la commune de Marcillé-Raoul une diversité de matériaux de construction : granite, schiste, terre. Cependant, le granite est majoritaire puisqu´on trouve ce matériau en abondance dans le sol de la commune. Le granite, étant une pierre très résistante, il a pu traverser les siècles sans se trouver altéré. Quand une bâtisse est détruite, les pierres sont remployées pour une autre construction. Ce phénomène a toujours existé et il est souvent possible de déterminer à l´œil nu les pierres d´origine et les pierres de remploi, d´après leur forme et leur emplacement. La couleur du granite peut nous aider à donner une date aux constructions. Jusqu´au milieu du 19e siècle, les habitants utilisaient du granite de surface, disponible à proximité de chez eux. La couleur marron-roux de la pierre vient de l´altération naturelle causée par les éléments, pluie, contact avec la terre... On constate qu´à partir des années 1830-1840 les constructions emploient un granite gris-bleu. Le « granite bleu » en question est en effet issu de carrière, c´est à dire extrait en profondeur. Il est donc dépourvu de toute altération. Taillées mécaniquement, les pierres prennent aussi à cette époque des formes très régulières qui se distinguent facilement des pierres plus anciennes taillées à la main. D´une manière générale, le gros œuvre des bâtiments est réalisé en moellon, qu´ils soient de granite ou schiste, à part sur les façades du 16e siècle qui sont souvent constituées de gros blocs de granite, proche de la pierre de taille. Les encadrements d´ouvertures et les chaînages d´angles sont réalisés en pierre de taille de granite. Sur les maisons des 16e et 17e siècles, un soin particulier est accordé aux ouvertures, qui sont très souvent ornées de décors d´accolades, de moulures et de chanfreins, y compris sur les maisons les plus modestes. La pierre de taille se retrouve aussi en façade sur les maisons d´importance, manoirs, châteaux, révélant ainsi la richesse de son commanditaire.
La terre est également utilisée comme matériau de construction à Marcillé-Raoul. La bauge, technique consistant à monter un mur avec des levées successives de terre, a été utilisée pour la construction d´une maison à l’entrée du bourg route de Saint-Rémy-du-Plain, une autre à la Villermais et une ferme à La Croix Perroche. Pour le reste, il s´agit de dépendances construites soit entièrement en terre soit partiellement, en complément de la pierre, on en trouve de nombreux exemples : au Châtel, au Petit Pré, Montdoublain, au Vieux Bourg, à Chanteloup et au Clairay. La terre peut aussi être utilisée avec de la paille, sous forme de torchis, comme matériau de remplissage des bâtiments construits en pans de bois. On peut voir cette technique sur quelques bâtiments de la commune.
Le matériau privilégié pour la couverture des constructions est sans conteste l´ardoise. Pourtant, jusque dans les années 1960, de nombreuses fermes étaient encore couvertes en chaume. On ne compte plus aucune couverture végétale de nos jours sur la commune de Marcillé-Raoul. Le chaume a été remplacé par de l´ardoise ou parfois par des tuiles mais surtout, dans ce dernier cas, pour les dépendances. Le chaume demande une pente de toit très importante pour que l´eau de pluie s´évacue correctement. Aussi, les toitures en chaume transformées avec de l´ardoise ont-elles vu leur pente adoucie. On peut voir ces remaniements au niveau des pignons des maisons. Adoucir la pente d´un toit permet également de rehausser une façade et donc de gagner de la place sous les combles.
Photographe à l'Inventaire