Fortement inspiré par l’architecture Louis XIII qui rappelle une période faste de la monarchie, le château des Blosses est composé d’un ensemble de bâtiments dont le complexe agencement forme un plan massé. Élevé sur cave, l’édifice compte un étage carré surmonté de deux étages de combles en partie habitables. L’architecte a choisi de combiner à l’ordonnance classique des façades (organisées en travées) des jeux de volumes qui fournissent à la composition une grande variété de rythmes et de formes (très éloignée de la stricte symétrie et de l’architecture stéréotypée). Bien que massive, la silhouette du château est élancée par les pointes des toits et pignons comme par d’importantes souches de cheminées.
Soulignant particulièrement les lignes verticales et horizontales qui structurent l’ensemble, les effets de polychromie jouent un rôle essentiel dans l’animation des façades : les murs sont élevés en brique alors que le tuffeau a été réservé aux encadrements harpés des baies, des chaînages d’angles et des rampants des pignons. Ce parti pris décoratif explique la relative simplicité de forme des hautes baies du rez-de-chaussée et de l’étage. La variété du décor tient également au traitement en bossage des encadrements d’ouvertures comme aux reliefs plus marqués du bandeau et de la corniche à modillons (fortement saillante).
Points forts de la composition, l’entrée, la tour d’escalier et la façade Sud ont fait l’objet d’un traitement particulier.
L’entrée
Située au nord, l’entrée est précédée par un porche composé de piliers supportant un arc en anse de panier dont la clef est feuillagée. Une balustrade ferme le balcon aménagé au dessus de ce porche.
La tour d’escalier
L'imposante tour demi-hors-œuvre qui abrite l’escalier est aménagée dans l’angle nord-est du château, côté par lequel on accède à la propriété. Sa hauteur fortement accentuée par le toit en pavillon qui la coiffe rompt le caractère massif de l’ensemble. Sa face orientale est animée d’une travée dont la structure en tuffeau fait légèrement saillie sur le mur. Les baies dont la taille croît avec les étages sont surmontées d’un ample fronton cintré auquel se superpose un second fronton en accolade, suivant une fantaisie propre à l’architecture du 19e siècle. Une variante décorative est apportée par le fronton à base interrompue de la lucarne qui domine la face nord de la tour. L’escalier droit en bois est éclairé de grandes verrières colorées.
La façade Sud
Symétrique dans sa composition, la façade Sud est formée de deux travées ordonnées de part et d’autre d’un faux avant-corps situé en partie médiane. Traité en tuffeau, l’axe de la composition est particulièrement souligné par le balcon de l’étage et par un imposant fronton similaire dans sa forme à celui qui figure sur la face Est de la tour d’escalier.
Le comble
Le comble habitable est éclairé par d’étroites lucarnes en bois dont les frontons triangulaires sont surmontés de pots-à-feu. Des œils-de-bœuf de faible dimension éclairent le comble supérieur. Le bleu de l’ardoise enrichit la polychromie de l’édifice.
Le parc
L’ensemble est entouré d’un vaste parc à l’anglaise (15 hectares) inspiré par les réalisations des frères Bühler, architectes-paysagistes qui travaillèrent à l’aménagement des parcs des châteaux de Combourg et de Bonnefontaine.
(Frédéric Déan)
Photographe à l'Inventaire