L’ancien manoir du Chesnay est situé au sud du village actuel de la Fontenelle. Le nom Chesnay évoque un lieu planté de chênes.
Ce manoir dépendait de la vicomté de la Rouairie de Saint-Ouen-la-Rouërie. Au début du 16e siècle (1513), il appartenait aux de Langan, seigneurs du Bois Février à Fleurigné. A la fin du 16e siècle, en 1598 exactement, le manoir de la Chesnay passe par alliance aux Tuffin, seigneurs de la Rouërie. En 1701, il est vendu aux Tiron par la famille Tuffin, toutefois, à la fin du 18e siècle, les Tuffin des Portes en étaient propriétaires.
Le bâtiment actuel témoigne encore de cet ancien manoir, bien qu’il ait été transformé et qu’il ait perdu cette vocation de manoir depuis fort longtemps ainsi qu’en témoigne le premier cadastre communal réalisé en 1823. En effet, à cette époque, sur ce document, le bâtiment n’est déjà plus mentionné comme un manoir. Par ailleurs, sur ce document, les bâtiments annexes « traditionnels » du manoir que sont les pigeonniers ou encore les chapelles n’existaient déjà plus.
Ainsi, Le mot « manoir » viendrait de « manere » ou de « manerium » qui implique une idée de résidence ; le manoir est donc un bâtiment qui répond, prioritairement, à une exigence d'habitation. Dans le manoir, il existe quatre programmes principaux : l´habitat, la défense, l´exercice de fonctions féodales et l´exploitation agricole. Les manoirs sont constitués de plusieurs bâtiments, chacun répondant à l´un de ces programmes. Le manoir se distingue du château fort par le fait que l´aspect résidentiel est privilégié par rapport à l´aspect défensif. Toutefois, le manoir se différencie de la simple ferme par les quelques éléments défensifs qu´il possède, par le décor, le soin et le confort accordés à son logis. Un nombre de pièces important distingue également les logis de manoirs des simples logis de fermes dans lesquels il existe en général une seule pièce à feu.
Dans le cas du Chesnay, il existe plusieurs pièces à feu au rez-de-chaussée ainsi qu’à l’étage, l’existence d’un escalier en vis en granite logé dans l’angle sud-ouest de la salle en témoigne. Les éléments de confort sont également plus nombreux dans les logis de manoirs que dans les logis de fermes, ainsi, dans ces logis, il existait parfois des fenêtres à coussièges (petits bancs en pierre aménagés dans l'ébrasement d'une fenêtre et destinés à l'observation de l'extérieur, à la lecture...). Dans de nombreux logis manoriaux, il existait également des latrines.
Les vaisseliers, éviers ou lave-mains sont aussi des aménagements fréquents dans les logis de manoirs. Un équipement exceptionnel de ce type existe encore ici au Chesnay puisque cet élément sert dans ce cas à la fois de vaisselier, d’évier et de lave-mains. Par ailleurs, le caractère exceptionnel de cet équipement repose également sur son décor qui est très élaboré (fleur de lys) et qui évoque une scène de chasse (animaux, motifs végétaux…). Un vaisselier du même type existe dans la commune voisine de Tremblay, à la Bolandais.