La ferme de la Rouxelais se compose aujourd'hui d'un alignement de deux logis du 17e siècle et d'un bâtiment ajouté en 1900 comme l'indique une date gravée sur l'appui en granite de la niche à statue. Ce nouveau bâtiment fut sans doute construit pour répondre aux nouvelles exigences de modernité et les anciens logis furent alors sans doute déclassés en dépendances. L'emploi de granite taillé mécaniquement pour les ouvertures et le chaînage d'angle ainsi que de la brique pour la niche à statue et les jours du comble sont caractéristiques de la charnière des 19e et 20e siècles.
Les deux logis alignés sont également caractéristiques, par leur architecture, de leur époque de construction, c'est-à-dire la fin du 16e siècle et le 17e siècle, même si le logis le plus petit a subi des modifications au niveau de ses percements. Le logis le plus imposant, quant à lui, possède une belle porte en plein cintre à double rouleau et moulurée en cavet, les ouvertures sont chanfreinées et les fenêtres éclairant les deux pièces à feu superposées sont ornées de jolies grilles, ces fenêtres possèdent des coussièges. L'intérieur conserve aussi des éléments typiques du 17e siècle : grande cheminée en granite aux piédroits largement chanfreinés, et présence de latrines à l'étage. Celles-ci sont saillantes sur la façade postérieure et étaient appelées "cachette" dans le livre d'Etienne Aubrée La Tourgue : "La curieuse cachette de la Rouxelais, à 250 mètres du ravin de l'Artoire, existe encore. Elle est bien dissimulée, à l'intérieur de la vieille ferme, par un lit de hauteur d'homme ; 7 à 8 personnes peuvent s'y tenir debout. On y pénètre en écartant deux poutres de bois mobiles. Elle possède un jour, en petit carré, bien peu suspect, pratiqué à 2 mètres 50 de la base d'un contrefort de granite."
Cette maison possède tous les attributs d'une maison de petit noble ou de marchand : chambre à l'étage séparée de la pièce de vie, fenêtres à coussièges et latrines. Lors de l'implantation de ce logis il ne s'agissait donc pas d'une ferme, par contre nous n'avons pas plus de renseignement sur les premiers propriétaires du lieu, hormis qu'en 1930 la Rouxelais appartenait à M. G. le Pannetier de Roissay, maire de Landéan.