Un certain nombre de bâtiments construits au cours du 17e siècle existent encore actuellement dans la commune de Fleurigné, plusieurs portent même une date du 17e siècle sur leur façade : 1602 à Montoudry, 1608 à la Martinière, 1610 à la Basse Gambrie, 1623 à la Motte d'Iné, 1626 à la Grande Efficerie et 1692 au Bas Tertre.
Les bâtiments de cette époque destinés aux paysans (fermes) ou à des propriétaires nobles (manoirs) ne sont pas construits de la même manière. Il existe des exemples d'habitat de cette époque relativement modestes. Dans ces cas, les bâtiments ne présentent pas de dimensions exceptionnelles, ils étaient d'ailleurs souvent situés en alignement les uns avec les autres. Les seuls éléments qui permettent de faire remonter ces constructions à cette époque sont la forte pente de toiture, souvent encore équipée d'un coyau, le traitement très soigné des encadrements de baies et de la cheminée, la forte section des poutres...
Les bâtiments construits aux 16e et 17e siècles par la noblesse se distinguent du groupe précédente par un nombre de pièces plus important, par conséquent, le bâtiment est lui même de dimensions plus importantes. Ainsi, dans ce genre de bâtiment, il existe des pièces à l'étage, ce qui n'est pas le cas dans l'habitat paysan. Le plan des bâtiments nobles de cette époque est plus complexe. Les encadrements de baies sont très soignés (chanfreins, cavets, tores) et des écus décorent les linteaux de baies ou de cheminées. Les fenêtres possèdent souvent des grilles en fer forgé.
Les maisons rurales du 16e et 17e siècle se distinguent en deux types : les maisons basses avec rez-de-chaussée et combles, et les maisons hautes avec rez-de-chaussée, étage et comble.
Les maisons basses :
Elles restent les plus nombreuses, souvent en alignement, soient juxtaposées à des bâtiments d'exploitation ou à d'autres maisons, quelquefois bâtiments dispersés. L'orientation la plus commune est le sud. Les dimensions moyennes sont 10 m sur 7 m. Les murs sont souvent en granite, en un moyen appareil irrégulier, les ouvertures en granite et en bois pour les linteaux des fenêtres ; la toiture en ardoise.
La cheminée intérieure a pour dimensions moyennes 2 mètres sur 1.70 mètre, de type affleuré ; elle comporte des consoles souvent très simples, parfois avec un jeu de moulures. Le haut des piédroits porte parfois des sculptures, souvent des têtes sculptées, c'est le cas à Moutoudry et la Haute Boé. Le linteau est en bois ou en granite.
La charpente, très simple, comporte un seul entrait, quelquefois deux. La cloison intérieure est en bois ou en torchis. Le plafond est constitué le plus souvent de poutres équarries ou chanfreinées, supportant des planches. L'accès au comble se fait presque toujours par une échelle.
Sur les ouvertures se fait le seul effort décoratif. On trouve de nombreuses portes plein cintre (la Daviais, la Haute Boé, la Martinière...), chanfreinées ou moulurées (la Grange Aleu). Les fenêtres comportent parfois des arcs en accolade (La Haute Boé, la Perrière) et des appuis saillant (La Daviais), mais le plus souvent, elles sont rectangulaires et chanfreinées. A signaler quelques grilles (La Grange Aleu). On trouve souvent des gerbières. Sur le linteau de la porte d'entrée, on peut souvent remarquer des dates et parfois des symboles comme à la Perrière où le linteau est orné d'un écu et d'un calice et au Haut Patrion (maison étudiée).
Les maisons hautes :
Peu nombreuses, celles-ci sont également diverses et ne permettent pas de définir un plan type. Leur décor est assez souvent soigné. Généralement, l'étage comporte une cheminée.
Les bâtiments annexes :
Il subsiste encore beaucoup de fours à pain, soit isolés, soit accolés à l'habitation. Le foyer est en granite et l'intérieur en briques ; il comporte, outre l'ouverture pour introduire le pain, une cheminée traditionnelle.