Le bourg de Luitré occupe une butte qui lui donne une position dominante et une importante lisibilité dans le paysage. Sur le cadastre de 1811, il apparaît de très faible étendue, composé de quelques constructions (19 parcelles) organisées de manière classique autour de l’église. Ces bâtiments, principalement groupés en alignements (façades aspectées au sud), sont situés au nord et à l’ouest de l’église, le long des actuelles rues de Bretagne, Saint-Martin et de l’impasse de la Fontaine.

De l’ancien bourg ne subsistent que peu d’éléments. Le clocher de l’église Saint-Martin, d’époque romane, est l’unique construction du Moyen Age qui ait été conservée. Seule une maison, située impasse de la Fontaine présente encore des caractéristiques architecturales (porte cintrée, fenêtres à appui saillant et à décor d’accolade…) permettant d’en faire remonter la construction à la seconde moitié du 16e siècle. Le 17e siècle est mieux représenté à travers quelques maisons (portes cintrées, ouvertures souvent chanfreinées, forte pente de toit…) qui ont malheureusement toutes été très fortement remaniées en façade aux 19e et 20e siècles. Le presbytère daté 1774 est la construction la mieux conservée du 18e siècle.

Entre 1850 et 1950, le bourg connaît d'importants changements avec la reconstruction de l'église paroissiale (1887), la mise en place de la mairie, des écoles et le développement d'habitations et de commerces. C'est l'époque où sont investies des parcelles jusque là laissées libres dans les actuelles rues de Normandie, du Maine et du Vendelais. Dans la seconde moitié du 19e siècle, l’architecture, qui tend à se standardiser, présente les caractéristiques propres à la région de Fougères (répartition rigoureuse des ouvertures en façade, symétrie, usage important du granite au niveau des encadrements des baies, des chaînages d’angle, faible pente du toit…). Les constructions de la première moitié du 20e siècle qui s’inscrivent dans cet élan donnent une plus importante part à la brique (ouvertures) et emploient le béton dont l’usage est particulièrement marqué au milieu du siècle.

Enfin, le développement récent s’est fait sur des terres moins pentues (favorables à la construction) situées à l’est et au sud du bourg primitif. L’habitat s’y trouve groupé en lotissements où sont concentrés des logements de type pavillonnaire aux formes standard et aux teintes claires qui contrastent avec le granite utilisé jusqu’alors.