Ce moulin se situe sur la rive droite du Nançon. Il est cité dans la réponse du subdélégué Blanchouin de Villecourte à l'enquête de 1772, et bien que son nom n'apparaisse pas dans l'enquête de 1729, il est évident qu'il constituait à cette date l'un des quatre moulins proches de la ville de Fougères. En effet, divers documents indiquent qu'il fonctionnait déjà au début du 17e siècle ; les registres paroissiaux de Lécousse signalent que Gilles Legrain était maître-papetier au moulin du Pont-aux-Asnes, en 1639, jusqu'à son décès en janvier 1654. Par la suite, nous y trouvons Jean Le Jeune, également maître-papetier, avec son épouse Louise Pinay, mais il n'a pas la possibilité d'assurer une longue production puisqu'il décède dès 1656. C'est à cette date que nous voyons la première apparition d'un Georget en pays de Fougères, Richard Georget et son épouse Catherine Delaunay y passant quelques années avant de rejoindre le moulin à papier de la Fresnais, en La Bazouge-du-Désert. Christophe Gastebois prend la succession avec sa femme Marguerite Georget, mais nous ne pouvons préciser jusqu'à quelle date, en raison d'années manquantes dans les registres. C'est un membre d'une des plus anciennes familles de papetiers de la région, Antoine Fouillard, qui vient travailler dans ce moulin et y décède à son tour en 1677. En 1682, le papetier exploitant est Michel Bruneau. Il y décède en 1692 âgé de 56 ans. Dans les dernières années du siècle, c'est Julien Noché qui en est le fermier et qui le reste jusqu'en 1716. A cette époque, le moulin est propriété de la famille Baston de la Gesmerais. En effet, un bail de six ans est accordé, en avril 1718, à Gilles Durand. Ce dernier laisse le moulin en mauvais état. Gilles Le Mardelé, papetier normand originaire de Bayeux devient ensuite exploitant du moulin à papier du Pont-aux-Anes jusqu'à sa mort en 1783.
Le récapitulatif de 1776 présente le moulin comme un moulin à une cuve et quatre piles à maillets, produisant 1 500 rames de papiers par an.
A partir de la période révolutionnaire, le fabricant est Toussaint-Julien Hus, autre papetier normand, ce dernier décède au moulin en 1809. Les matrices cadastrales de Lécousse indiquent que le propriétaire du moulin est, en 1825, Théodore Levannier, celui-ci est depuis 1808 devenu maire de Lécousse.
Le moulin va fonctionner jusqu'au milieu du 19e siècle. En ruine, le moulin de Pont-aux-Ânes est acheté en 1976 et entièrement restauré. L'ensemble se compose de deux bâtiments : un appentis, qui conserve les traces d'une cheminée, et le lieu d'habitation, dans lequel se trouve toujours l'axe de la roue de l'ancien moulin à papier. Dans le salon, subsiste également un grand bac en granite de 1,5 mètre de diamètre.