Simplicité du premier logis
C'est dans l'enclos du manoir de la Baronnais que se contruit en 1883 une nouvelle habitation de villégiature pour Gaston Louis Théobald de Sonis (1851-1927) et son épouse Yvonne de Varieux (1849-1931). Ils lui donneront son appelation « le Vieux Colombier », évocation probable d'un ancien colombier détruit puique le cadastre de 1828 n'affiche aucune construction à cet emplacement. Ce premier logis n'avait pas l'apparence audacieuse de celui que l'on connait aujourd'hui. Il s'agissait vraisemblablement d'un corps rectangulaire régulier à trois travées recouvert d'une unique toiture. Les chainages d'angle du corps central se devinent encore et témoignent du collage des deux ailes latérales.
Une folie balnéaire pour une duchesse
La tour centrale qui reprend le thème du colombier circulaire est également de la deuxième campagne de travaux. Ainsi le volume de la première villa a été très largement modifié. Ce plan plus complexe et inhabituel qui s'articule autour d'un salon axial circulaire logé dans une tour évoque les « folies balnéaires » de la gentry. La mode n'est plus à l'austérité des formes simples des « malouinières » mais au contraire à la fantaisie des plans articulés initiés par la colonie britannique et américaine de Dinard.
Les sources mentionnent des travaux d'aménagements à la fin des années 20 pour la famille Ballard-Smith enregistrée au bottin de New-York. Tout d'abord pour Kate Butterfield, veuve de Eustace Ballard Smith, C'est vraisemblablement à elle que l'on doit les extensions de la première villa et l'aménagement des intérieurs. Elle transmet le Vieux Colombier à sa fille Dorothéa Ballard-Smith, connue sous le nom de « la duchesse del Monte », épouse de Francesco Saverio Marigliano, demeurant plalais Marigliano à Naples puis via san Biago dei Librai. La derrnière contesse Oretta Del Monte a avoir habité ce lieu est décédée en 2013. Ses souvenirs racontés par sa personne de confiance nous dévoilent des heures de gloire de ce gotha international avec chauffeur, une femme de ménage par étage, plus de trois cuisiniers et de nombreuses autres personnes de maisons pour l'entretien du jardin d'agrément et du potager.
La mode des « Period rooms » ou le goût des réemplois anciens
Cette expression anglaise « Period roms » qui s'est imposée partout en Europe dès le 19e siècle mais très en vogue dans la première moitié du 20e siècle traduit le goût d'une riche clientèle pour les restitutions historiques et les réemplois de décors. Il s'agit très souvent de récupérations d'anciennes boiseries afin de restituer une ambiance cosy d'une époque révolue. Le porche en bois à colonnes de la fin du 18e siècle ou du début du 19e siècle correspond à cette mode, de même que l'agencement des lambris du petit salon circulaire du rez-de-chaussée qui est en cours de restauration. D'autres éléments comme le balcon en ferronnerie sur une façade latérale est également un réemploi du 19e siècle. Il en est de même des décors de jardins, corbeilles de ruits et de fleurs ...