Le moulin de Bélliard est cité dans un aveu de 1401 comme propriété du seigneur Jehan d'Orange, qui mentionne également le moulin d'Orange. Cependant, la fabrication de papier n'y figure pas. Selon Jacques Duval, ce moulin était au début du XVIIIème siècle un moulin à foulon. Il est déclaré en ruine en 1787. Mais un acte de 1785 mentionne l'afféagement du site par Charles de la Belinaye à Michel Levannier, nommé maître-papetier. Les preneurs sont tenus de faire moudre leur farine au moulin d'Orange et de faire bâtir et entretenir à leurs frais un moulin à papier à la place de l'ancien moulin à foulon. La rente annuelle est payable en rames de papier bâtard (le contrat en précise la qualité, la quantité et les dimensions) ou en livres tournois. En l'an XII, on retrouve le fils Levannier à l'exploitation du moulin, puis les Hus, liés par alliance aux Levannier et anciens fabricants au moulin du Pont-aux-Ânes. En 1827, lors de l'établissement des matrices cadastrales, la propriétaire du moulin est Louise Levannier. Selon Y.-B. Kemener, le moulin cesse de produire du papier vers 1855. Il ne reste aujourd'hui que quelques pierres de ce moulin, sur le bord du Couesnon, ainsi que le mécanisme d'une vanne encore visible de la route.