Incluse dans une grande parcelle, avec jardin d’agrément et potager, protégée par de hauts murs, cette maison de villégiature fait partie des toutes premières de Dinard. Implantée à la fois proche et éloignée de la mer, elle se veut élégante et discrète dans un style malouin identifiable sur ce territoire d’étude.
Un premier logis, agencé comme un vide-bouteille, est occupé à la fin du 17e siècle par Yves Glais, marchand de toile de lin à Saint-Thélo. Un escalier extérieur contre la façade permettait de se rendre à la chambre de l’étage sans passer par le rez-de-chaussée.
Cette première habitation, agrandie vers 1700, pour Guillaume Hamon, maître orfèvre et banquier à Saint-Malo, reprend les poncifs des « malouinières » : encadrement des baies en pierre de taille, le reste de la maçonnerie étant enduite de chaux, des petites lucarnes en chapeau de gendarme et une haute toiture à croupe, avec des souches de cheminées épaulées qui sont ici chantournées.
La fonctionnalité des pièces qui peut se lire en façade reste dans l’esprit du 17e siècle, ce qui peut expliquer le non-ordonnancement des portes du cellier et de la cuisine. Les grandes chambres de l’étage éclairées par de hautes fenêtres signalent un espace de vie lumineux et agréable. Le cabinet de travail de Guillaume Hamon et de Robert Surcouf, a chose étonnante, conservé un graffiti de goélette, de quoi rêver ou méditer tout en restant confortablement assis.
Marchand de toile à Saint-Thélo, sieur du Rodoué, né à la La Ville-au-Prés, le 5 juillet 1661 et décédé à Saint-Thélo, le 5 octobre 1714, marié à Julienne Lesné, dame des Champs-Gallais, née à Saint-Enogat le 28 août 1670 et décédée à Uzel le 27 décembre 1752.