Proche de l’estuaire de la Rance, le domaine de la Basse Flourie occupe un vallon naturel incliné vers l’anse du Troctin. Il est composé : d’un ancien manoir mentionné au 16e siècle mais réaménagé en 1670 et d’une « malouinière », demeure de plaisance, construite pour Alexandre Legrand (1681-1752) et son épouse Hélène Jonchée (1697-1775). Les jardins d’agrément, aménagés en terrasses successives, sont habilement contrefortés sur la Rance par de nombreux brise-lames. Aux extrémités de ce mur littoral s’élevaient deux pavillons semblables dont seul, celui de l’est, nommé « la Folie » a été conservé avec ses boiseries intérieures du 18e siècle en pin du Nord. Un dessin lithographié en 1832 d’Hyacinthe Lorette permet de rendre compte de l’ancienne couverture en carène de ces deux fabriques de jardin. Le logis à comble brisé se détache également des frondaisons, car le jardin actuel à la française a été récemment restitué d’après le relevé des côtes de France de 1775 qui en dessinent les principaux contours et partitions. Enfin, cette demeure d’agrément, dont une partie est traitée en soubassement enterré présente des particularismes architecturaux dus à son adaptation au site. Le style des ingénieurs, désormais à la mode s’y devine par le traitement des angles et des ouvertures, les bandeaux de pierre, l’absence du décor et un gros œuvre entièrement enduit.
- inventaire topographique, Projet de Parc naturel régional Rance-Côte d'Emeraude
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Parc naturel régional de la Vallée de la Rance - Côte d'Emeraude
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Commune
Saint-Malo
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Lieu-dit
Saint-Servan,
Basse Flourie
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Dénominationsmanoir, demeure
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Précision dénominationdemeure de villégiature dite Malouinière de la Basse Flourie
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Parties constituantes non étudiéesjardin, avenue de jardin, colombier, vivier, portail, puits
Le manoir de la Basse Flourie est mentionné dès la fin du 16e siècle. Il appartient à Charles Pépin (1570-1634), sieur du Pré et de la Basse Flourie qui épouse en 1592 Jeanne Le Moyne. Ce premier manoir réaménagé en 1670 (date portée sur le portail) comprend outre le logis, des communs, un colombier et un vivier rectangulaire à eau douce.
Une seconde habitation est construite au début du 18e siècle en contre-bas, plus proche de la Rance maritime pour Alexandre Legrand (1681-1752), sieur de Vergoncée ou Vergoncey, et son épouse Hélène Jonchée (1697-1775).
Plusieurs propriétaires se succèdent par la suite : Marie-Françoise le Grand de Vergoncey en 1781, épouse de Guillaume Pierre Le Fer de la Saudre, (famille également propriétaire du château du Bosc situé à proximité) ; Jean Ruellan de Gallinée en 1783 ; l’armateur et constructeur naval Benjamin Dubois en 1784, déjà propriétaire du château de Montmarin, puis sa fille Elisabeth Hélène Dubois en 1795. Le domaine est acquis en 1814 par Pierre Bouvet de Maisonneuve, capitaine de vaisseau et adjoint de Robert Surcouf, puis en 1857 par Paul Quemper, avocat à la cour impériale de Paris, qui le rebaptise « Floride » en souvenir de ses séjours dans le Sud des Etats-Unis, nom qu’il conservera jusqu’à une date récente. La ferronnerie du portail est par ailleurs ornée des armoiries de la famille Quemper de Lanascol qui sont : d’argent, au léopard de sable, accompagnées de trois coquilles du même, rangées en chef.
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Période(s)
- Principale : 3e quart 17e siècle
- Principale : 1er quart 18e siècle
- Secondaire : 1ère moitié 19e siècle
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Dates
- 1670, porte la date
L’agencement de l’habitation est ici particulièrement étonnant en raison d’une partie semi-enterrée. La cuisine, les caves et les pièces de service sont toutefois regroupées dans le soubassement, de plain-pied avec la cour. Le rez-de-chaussée surélevé s’organise autour d’un vestibule axial traversant avec, dans la moitié est : un grand salon à double exposition nord-sud, et à l’ouest : une salle à manger, un office et un escalier tournant appuyé contre la façade nord. Celui-ci, en charpenterie de chêne d’origine, comporte deux volées et dessert les trois niveaux de l’habitation.
Plusieurs jardins en terrasses entourent l’habitation et sont traités avec des ambiances différentes., jardins à la française, mais aussi des parties plus romantiques avec un mail. La terrasse sur la Rance et son pavillon, la Folie, sont le point d’orgue de cette élégante habitation.
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Murs
- granite moellon enduit
- granite pierre de taille
- calcaire pierre de taille
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Toitsardoise
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Plansplan allongé
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Étagesétage de soubassement, en rez-de-chaussée surélevé, étage de comble
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Couvrements
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Couvertures
- toit à longs pans brisés
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Escaliers
- escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour en charpente
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Statut de la propriétépropriété d'une personne privée
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Éléments remarquablesjardin, fabrique de jardin
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Protectionsinscrit MH, 2017
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Précisions sur la protection
Est inscrite au titre des monuments historiques, la malouinière de la Basse Flourie, façades et toiture, l'ancien colombier, l'ancien vivier, le puits, l'ensemble des jardins
- (c) Conseil départemental d'Ille-et-Vilaine
- (c) Archives départementales d'Ille-et-Vilaine
- (c) Région Bretagne
- (c) Région Bretagne
Documents d'archives
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Hervé Raulet. Dossier de protection, 2017
Bibliographie
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"Le Département d'Ille-et-Vilaine, histoire, archéologie, monuments" / Paul Banéat, Rennes : Librairie Moderne J. Larcher, 1927-1929. Tome 4.