Dossier collectif IA56000348 | Réalisé par ;
  • inventaire topographique, Melrand
Les croix monumentales et les calvaires sur la commune de Melrand
  • Dénominations
    croix monumentale, calvaire
  • Aires d'études
    Baud
  • Adresse
    • Commune : Melrand
      Cadastre : 1976

Observations

Le repérage porte sur les croix de chemin, les calvaires et les croix de cimetière. Aucune d´elles ne sont parties constituantes d´églises ou de chapelles, à l´exception de la croix de mission adossée au mur sud de l´église paroissiale. Sur les 20 croix repérées 13 sont étudiées. Les croix du 19e siècle sont nombreuses, ce qui explique pour partie les chiffres importants du repérage. Le Moyen-Age.n´est représenté que par un spécimen. Les croix du 20e siècle sont rares également. Les croix non sélectionnées correspondent aux oeuvres tardives (fin 19e siècle, 20e siècle) ou aux vestiges. Les croix et les calvaires sont implantés généralement en bordure de route : au croisement de deux chemins, à la limite du territoire paroissial, en commémoration d´un événement précis. Le bourg de Melrand est ceinturé aux quatre points cardinaux par des calvaires implantés à des distances comparables de l´église paroissiale (Kerentré, Talroc´h, rue de Saint-Laurent, rue de Guémené) en témoignage de piété.

Etude chronologique

Les deux croix médiévales qui existent à Melrand nous sont parvenues à l´état de vestiges (Noguello).

Le 17e siècle est assez bien représenté avec 8 croix repérées mais seules 5 d´entre elles sont en bon état, les trois autres ne sont pas complètes. Le nombre de dates relevées pour cette époque est faible : 1664, 1671.

Les croix du 19e siècle forment la moitié du corpus des croix repérées et des croix sélectionnées, celles de la première moitié du 19e siècle sont particulièrement bien représentées. Les dates relevées sont les suivantes : 1809, 1821, 1821, 1826 (socle), 1827, 1866, 1891, 1894.

Etude typologique

Les croix sont toute en granite, exception faite de la croix de mission en bois. Les plus tardives portent des éléments rapportés en fonte. Sur les trois types mis en évidence, deux types concernent différentes époques de construction des croix, c´est pourquoi ils admettent des sous-types déterminés par ces dernières, à savoir :

Type 1 : Les croix simples

- Les croix simples anciennes (6 repérées ; 4 étudiées)

Mise à part les croix jumelées de Noguello qui sont du Moyen-Age, les croix simples datent du 17e siècle, leur corpus est limité à 5 exemplaires. Elles sont portées par un fût monolithe rond (Kerbihan) ou de section carrée chanfreinée reposant sur un socle (circulaire, cubique ou parallélépipédique) et parfois un soubassement en moellon ou pierre de taille. Les bras du croisillon sont courts et légèrement irréguliers. Le décor est très limité : la croix de Kerguelem est ornée d´un Christ très fruste, la croix de Toulmelin porte un soleil gravé au revers du croisillon. Les vestiges des croix de Parc er Groez et de Kermer sont remontés sur des socles modernes.

-Les croix simples des 19e et 20e siècle (3 repérées)

Le corpus des croix simples pour cette période est limité à trois exemplaires de types différents mais toutes de dimensions modestes et édifiées sur la départementale D142 (Kergroix, Ty Nevez, Le Bodo).

Type 2 : Les calvaires (10 repérés ; 10 étudiés)

Sur les dix calvaires repérés, deux sont du 17e siècle pour huit du 19e siècle. Toutefois les similitudes observées entre les deux périodes de construction pour la composition d´ensemble, les proportions et l´iconographie montrent une filiation directe entre les uns et les autres.

- Les calvaires du 17e siècle (2 repérés ; 2 étudiés)

Le calvaire de Kérentré au sud-est du bourg, sur la route de Saint-Rivalain, adopte un parti très différent de celui de Kerallo. L´un est élancé avec un calvaire limité aux dimensions du croisillon, l´autre est trapu avec des personnages qui s´étendent sur le fût.

- Les calvaires de type Cabedoche (7 repérés ; 7 étudiés)

Sur les sept calvaires repérés, six datent du premier quart du 19e siècle, à quelques années près. La seule exception est le calvaire de la rue Saint-Laurent daté 1866 qui présente pourtant une facture très comparable aux autres. Ils sont à l´origine d´une famille de croix élevées après la Révolution et que l´on trouve dans le centre du Morbihan, depuis Plouhinec jusqu´à Cléguérec, avec une densité maximale dans les cantons de Baud et de Locminé. A Melrand, les frères Cabedoche, maçons et sculpteurs, installés dans les villages de Kercloarec et de Talroc´h seraient à l´origine de ces calvaires dont le style nettement identifiable a probablement été copié par la suite dans d´autres communes. Deux calvaires seulement sont signés de leur main (route de Guémené, Talroc´h) mais le parti iconographique et stylistique des autres laissent à penser qu´ils proviennent du même atelier. Ils se caractérisent par une base en forme d´autel galbé, un fût élevé et souvent sculpté, un noeud orné de têtes. La représentation du calvaire est limitée au croisillon dont les bras sont parfois reliés au sommet par des quarts de cercle. Le répertoire est directement emprunté aux imagiers des 16e et 17e siècles, interprété avec une certaine liberté. Ces monuments sont parfois le fait de commandes privées : celui de Saint Isidore bâti pour Joachim Ezouannic sur ses terres de Talroc´h, la croix de Kerdrain élevée par François Le Strat à quelques mètres de sa ferme, le calvaire situé rue Saint-Laurent propriété de la famille Le Beller, enfin le grand calvaire de la route de Guémené également édifié par la famille Le Beller. Celui-ci est situé à l´entrée du bourg, au nord, il se distingue par son ampleur, comparable aux calvaires du Finistère, bien que postérieur de deux siècles. Cette fois le shéma adopté par les frères Cabedoche diffère des précédents. Outre la richesse du décor sculpté, les statues de la Vierge et de saint Jean atteignent un mètre et sont posées sur la base, au pied de la croix. Cette composition est reprise dans des proportions moindres pour le calvaire du cimetière.

Le calvaire dit « Croix de Mauricette » date de 1891, il commémore un événement précis en bordure de route. La composition d´ensemble s´inspire de celle du calvaire du cimetière et de celle du calvaire de la route de Guémené. Ici cependant le Christ, la Vierge et saint Jean sont en fonte moulé.

Type 3 : Les croix historiées de la fin du 19e siècle (2 repérées)

Elles se caractérisent par une grande hauteur, un fût en plusieurs éléments sur socle et soubassement droit en pierre de taille, l´ensemble reposant sur un emmarchement à plusieurs degrés. Les Christ en croix sont en fonte moulé. Il s´agit de simples croix réédifiées à la limite du territoire paroissial ou à l´entrée d´un chemin (Saint-Fiacre, Locmaria) à l´emplacement de croix plus anciennes.

  • Période(s)
    • Principale : 17e siècle
    • Principale : 19e siècle
    • Principale : 20e siècle
  • Toits
  • Murs
    • granite
    • pierre de taille
  • Décompte des œuvres
    • repérés 21
    • étudiés 15

Bibliographie

  • Melrand au fil du temps. Ces hommes qui ont sculpté notre histoire. Association Melrand Loisirs Culture. Imprimerie du Scorff, Guémené-Plouay, 1994.

    p.
  • POSTIC, Célestine, LAURENT, Josiane. Melrand au fil du temps. Nos villages autrefois. Ouvrage collectif édité par Melrand Loisirs Culture, 1999.

    p.
Date(s) d'enquête : 2000; Date(s) de rédaction : 2000