Le manoir de Boterff était isolé à l'origine avant d'être entouré, à partir du milieu du 19e siècle, par de nouvelles constructions. Le moulin à eau qui en dépend se situe à environ 1,5 kilomètres à l'est, le long de la Sarre. Le plan cadastral ancien signale la situation d'origine du manoir et sa forme initiale avant les remaniements tardifs dont il a fait l'objet au début du 20e siècle.
La salle du rez-de-chaussée, bien que divisée en deux, a conservé la fenêtre à coussièges et la cheminée monumentale en pierre de taille, à hotte droite portée par des piédroits. Sous l'arc de décharge, la hotte est démaigrie et le corps inférieur très en saillie au-dessus du linteau forme tablette. Le linteau était droit à l´origine avant d´être retaillé en arc segmentaire pour des raisons de commodité. Le plafond est constitué de solives rapprochées sans poutres reposant sur deux sablières, elles-mêmes soutenues par des corbelets de pierre. Ce système, qui avait l´avantage d´éviter le pourrissement des têtes de solives dans les murs, est très caractéristique des manoirs bretons au 15e siècle. Ces solives équarries, à arête vive, sans moulure, étaient peut-être peintes à l'origine. Le badigeon de chaux qui couvrent les murs et la cheminée devait déjà exister au 15e siècle. A l'étage, les vestiges d'un second foyer au-dessus du premier atteste l'existence d'une chambre.
En façade, la fenêtre à croisées est le seul élément d'origine encore en place. Les traces d'arrachement de la grille de protection sont très visibles. Le mur pignon de la maison voisine, autrefois mur de refend qui séparait la salle de la cuisine, conserve un passe-plat jumelé avec la porte. Les portes également jumelées sur le mur nord desservaient l'escalier en vis aujourd'hui ruiné et l'appentis à usage de cellier.
Chargée d'études Inventaire