A.D. Morbihan. S 490

Requête le 10 février 1826 (communiqué le 3 mars à l´ingénieur en chef des mines)

A Monsieur le comte de Chazelles

Préfet du Département du Morbihan

Monsieur le Préfet,

Le soussigné Bertrand, Louis, antoine, charles marie Villemain rentier, ancien membre de la chambre des députés, demeurant à Lorient a l´honneur de vous exposer.

Qu´ayant reconnu d´une manière incontestable par les recherches que lui a nécessité son projet d´établissement de haut-fourneau sur sa terre de Bénalec, que le pays avoisinant présentait des ressources bien supérieures a ce quil falait (sic) pour l´approvisionnement de plusieurs hauts-fourneaux, soit en bois soit en minerais qui abonde dans les diverses directions au Nord de Baud ; il a pensé a profiter du bien-fait inestimable dont le gouvernement de Sa Majesté appelle les habitants du Morbihan a jouir par la canalisation du Blavet.

A cet effet, il a jetté ses vues sur la position qui lui a semblé la plus favorable parmi celles que présentent les rives du canal, c´est celle du Moulin de St Nicolas dont il a fait l´acquisition.

Par cet achat et celui du Moulin de Kergoal situé plus haut sur le même ruisseau, par sa propriété de Kerascoët qui est aussi vers la source du même cours d´eau, il se trouve posséder toutte la vallée de Kerascoët jusqu´au canal, maître des trois moulins dont les étangs présentent des réservoirs tout formés et par conséquent dans la position de ne contrarier aucune usine existante. Cet emplacement présente tous les avantages qu´il est possible de désirer, situé sur les bords même du Blavet il annule pour ainsi dire tous les frais de transport en s´approvisionnant des bois et minerais situés sur les deux bords de la rivière et qui seront débarqués sur le terrain même de l´usine. Le canal pourra porter ses produits aux belles forges de La Joie situées aussi sur ses bords et dont les actionnaires appelaient de leurs voeux un semblable établissement.

Le Pont de St Nicolas en face de l´usine livre une communication facile avec les communes de Bieuzi, Melrand et autres dont les débouchés sont nuls jusqu´ici par la difficulté de leur route vers l´ouest. Le minerai de la meilleure qualité se trouve en profusion sur les terres de Kervéno et de Kerdaniélo appartenant a l´exposant, ainsi que sur les terres de Pontual, Botquelin, Coët-Coat, Lebotrain, Kersomer, le tout situé dans un rayon d´un myriamètre.

Le fourneau de Bénalec ayant d´amples approvisionnements dans les forêts qui l´avoisinent et dans les bois situés à l´Est, à l´Ouest et au midi dont il a fourni l´état a l´appui de sa demande. Le nouveau fourneau emploierait les bois de Kervéno, de Penvern, du Guével, du Rosiorh, de Botquelen dans la commune de Pluméliau, grande-taille de Quinipili, bois de Kerhuilic, de Kermorvan, de Coëtligné, de Tallenai, du Clécran, du Princé et du Squirio commune de Baud, taille du Boterf commune de Melrand, bois et taille de Jacquelot commune de Quistinic, forêt de Kergroix commune de Romingol, taille de Tenuel commune de Guénin, bois du Brulé commune de Bubrie, forêt de Branguili commune de Noyal, bois de Coët-en-faux, commune de Séglien, Rimaison commune de Bieuzy et la forêt royale de Camors.

L´exposant doit vous faire observer, Monsieur le Préfet, que déjà par la propriété de Kervéno et l´achat des coupes de Quinipili, le prieuré et le rosiorh, il est approvisionné pour près de deux ans.

Par sa position, l´usine a une communication presque gratuite avec Lorient, Hennebont, le Port-Louis et toutes les côtes et surtout avec les forges de la Joie. La Castine (?) est sur les bords même du canal, enfin le lieu de l´emplacement fournit un excellent granit, le sable et des autres matériaux si rencontrent également.

Excité par tous ces motifs déterminants et par le désir de répondre a l´appel que fait le gouvernement du Roi et votre constante sollicitude en créant pour le département les bien-faits de la canalisation, source de la prospérité du pays, il n´a pas balancé a faire l´acquisition d´une position que la nature avait indiquée, et jaloux de profiter de l´encouragement que vous accordez à l´Industrie, il désirerait avoir votre approbation pour être admis à se conformer auprès de l´autorité aux dispositions de la loi du 21 avril 1810 relative a cet objet.

Il vient en conséquence, Monsieur le Préfet, vous prier de vouloir bien l´appuyer de votre intervention auprès du gouvernement pour quil lui soit permis de former un Etablissement sur le bord du Blavet lequel se nommerait le haut-fourneau du Blavet et se bornerait à la fusion du minerai de fer et à un atelier pour la fonte moulée.

Le soussigné dans l´obligation de suivre strictement tout ce qui est et serait prescrit par les lois, ordonnances et règlements relatifs a l´exploitation du minerai, a toutes les dispositions qui pourraient être prises concernant le cours des eaux, ainsi qu´à toutes celles de détail sur échelle déterminée.

L´exposant se flate Monsieur le Préfet que sont tous les aspects, son projet obtiendra votre assentiment, il se rattache a l´Esprit d´Industrie que votre administration propage dans ce département, il vivifiera une portion intéressante de ce pays ou les produits manquent de débouchés et la population de travail, il activera la navigation d´un canal dont il faut apprendre le bien-fait et l´Importance au commerce intérieur de notre contrée.

Le sieur Villemain pense qu´à tous ces titres vous voudrez bien seconder de votre appui Monsieur le Préfet, son nouveau projet complément du premier et qui est le fruit des idées de perfectionnement qu´inspire la sagesse de votre administration et la haute protection donnée au commerce par notre auguste Monarque.

J´ai l´honneur d´être avec une haute considération.

Monsieur le Préfet

Votre très humble et très obéissant serviteur.

Pour Monsieur Villemain d´après son autorisation.

Tondut aîné.

Vannes, le dix février 1826.

AD Morbihan, série S. Cours d'eau. S 1911. 21 octobre 1857. Moulin de Toulverdan. Règlement d'eau.

PROCES-VERBAL DE VISITE DES LIEUX

Le vingt deux juin mil huit cent cinquante sept

Nous soussigné, Ingénieur des Ponts et Chaussées,

Vu la demande en date du 14 février 1853 du Sieur Le Beller, tendant à obtenir l'autorisation de construire en amont du moulin de Toulverdan, un barrage en terre pour fermer une retenue d'eau nécessaire pour l'alimentation de l'usine.

Vu les pièces de l'enquête à laquelle cette demande a été soumise, conformément à l'arrêté de M. le Préfet en date du 12 Mai 1853.

Vu le renvoi qui nous a été fait de ces diverses pièces par M. l'Ingénieur en chef, le 17 juillet 1853.

Nous sommes rendu au moulin de Toulverdan pour procéder à la visite des lieux.

Par lettre en date du 16 juin 1857 nous avions fait connaître à M. le Maire de la Commune de Pluméliau l'époque et l'objet de cette visite, en le priant de donner à cet avis toute publicité et de prévenir notamment le sieur Le Beller

Nous avons choisi pour repère provisoire auquel seraient rattachées nos opérations

- Le dessus A d'une marche en pierre de l'escalier qui donne accès de la prairie située devant la façade nord du moulin au chemin ou sentier établi sur la levée qui maintient les eaux du ruisseau.

Et nous avons constaté ce qui suit :

Le moulin de Toulverdan est situé sur le ruisseau de ce nom à environ un kilomètre en aval du moulin de Kergoual.

Il n'existe pas d'usine en aval

Le moulin est muni de deux roues prises en dessus qui remplacent d'anciennes roues prises en dessous.

Une de ces roues a été placée en 1854, la seconde a été installée en 1856.

Les eaux du ruisseau arrivent au moulin en suivant un lit artificiel créé au moyen d'une levée en terre sur la rive droite du cours d'eau.

Le terrain s'élève rapidement sur la rive gauche ; il est au contraire situé bien au dessous du lit du ruisseau sur la rive droite et forme une prairie qui s'étend devant la façade principale du moulin. On trouve à l'extrémité du canal d'amenée des eaux contre le moulin, 3 vannes, savoir :

Deux vannes motrices ayant largeur libre chacune.................... 0 m 35

Le seuil de ces vannes est arrasé au dessous du repère provisoire à............ 0 m 77

leur sommet est arrasé au dessous du même repère à ................................. 0 m 37

Elles sont disposées de manière à pouvoir s'élever à la hauteur de 0 m 40 au-dessus du seuil, leur ouverture est percée dans une cloison en bois formée par des planches jointives, arrasée à la hauteur de 0 m 68 en contrehaut du repère provisoire.

Une vanne de décharge dont la largeur libre est ......................................... 0 m 44

Dont le seuil est arrasé à 0 m 85 en contrebas du repère provisoire et dont le sommet est arrasé à

0 m 68 en contrebas du même repère.

Elle est disposée de manière à pouvoir être levée à la hauteur de 0 m 80 au dessus du seuil.

AD 56, S 1119. Pêcherie du Coigno. 1861. Demande rétablissement de la pêcherie.

Monsieur Le Préfet,

Guillouze Joachim propriétaire demeurant à Talhouët Avallec en Pluméliau a l'honneur d'exposer à Monsieur Le Préfet du Morbihan :

1° qu'il est propriétaire d'une ancienne pêcherie attenant à la propriété dite Le Coïgno en Pluméliau, que depuis fort longtemps cette pêcherie que je demande à rétablir existe non seulement pour le service de la pêche, mais pour les piétons comme chemin unique pour la communication de trois ou quatre villages de Pluméliau avec Remengol.

2° le plus proche moulin en amont est celui de Siffrai en Remungol distant d'environ sept kilomètres ; le plus proche en aval celui du Cosquéro en Pluméliau distant d'environ quatre kilomètres. Cette réparation ne peut causer au moulin en aval aucun préjudice ; non pas plus qu'à celui en amont parce qu'il s'agit de relever très peu le niveau des eaux sur une longueur de sept kilomètres.

3° dans cet endroit la rivière a deux lits, je suis propriétaire des rives du lit droit et de la rive droite du lit gauche. Monsieur le marquis de Lambilly est propriétaire de la rive gauche du lit gauche seulement. La pêcherie existe depuis fort longtemps sur le lit droit dont les deux rives m'appartiennent. C'est donc pour toutes ces considérations que je veux prier Monsieur le Préfet s'il y a lieu d'acquiescer à ma demande bien persuadé qu'avec la générosité avec laquelle vous agissez à l'égard de tous vos administrés vous m'accorderez l'objet de ma demande en attendant.

Veuillez agréer les sentiments de respect et de dévouement avec lesquels je suis, Monsieur Le Préfet, avec ma considération très distinguée.

Votre serviteur tout dévoué.

Guillouze Joachim.

20055603723NUCA : Archives départementales du Morbihan, 3P 493.

20055603799NUCA : Archives départementales du Morbihan, 3P 493.

20055603820NUCA : Archives départementales du Morbihan, 3P 493.