• inventaire topographique, ville de Vannes
Hôtel de Montigny, 17 rue Noé (Vannes)
Œuvre étudiée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Vannes
  • Commune Vannes
  • Adresse 17 rue Noé
  • Cadastre 1807 I3  ; 1844 K8 1888  ; 1980 BS 259, 260, 265
  • Dénominations
    hôtel
  • Appellations
    de Montigny
  • Parties constituantes non étudiées
    cour, jardin, puits, écurie

Un des hôtels majeurs de l'intra-muros, en particulier en raison de l'accent mis sur la tour d'escalier en hors-oeuvre en maçonnerie et pan de bois, avant la restauration essentée, coiffée d'un toit en pavillon qui surplombe la construction.

L'hôtel de Montigny utilise probablement deux parcelles médiévales. La première en profondeur, est conservée dans sa partie basse et forme le corps principal de l'hôtel. Au rez-de-chaussée, la cuisine occupe la pièce nord. La destination de la pièce sud, aujourd'hui un commerce n'est pas connue. A l'étage, trois pièces de réception, salon, salle à manger sont en enfilade. La pièce médiane possède un passe-plat. La pièce au dessus du corps d'entrée (sur rue) pourrait être un office. La parcelle à l'est est consacrée à la cour, sur le côté ouest de laquelle est édifié le corps d'entrée prolongé par le corps d'escalier. Celui-ci abrite un escalier en pierre, puis en bois en retour avec jour, avec rampe en ferronnerie de qualité. Dans le corps secondaire prolongeant l'escalier sur la cour, le rez-de-chaussée est ouvert, tandis qu'à l'étage se trouve une chambre.

Il est assez difficile de déterminer quels sont les travaux pouvant être attribués à Laurent Le Ray, car la façade parait dater de 1761, date à laquelle M. De Montigny adresse une demande pour faire élever sa façade en pierre au moins partiellement à l’aplomb des étals : si le rez-de-chaussée est en pierre, il n'en est pas de même des étages qui sont en pan de bois (sous enduit avant restauration) ; cependant, ont été refaits à la même époque les ouvertures du pignon postérieur ainsi que celles du gouttereau ouest. Peut-être la cage d'escalier date-t-elle de 1673 : le procès-verbal mentionne des maçons, couvreurs, charpentiers et terrasseurs, indiquant un chantier d'envergure ; cependant la rampe en fer forgé ne peut dater que du 18e siècle..

Les écuries ouvrent sur la cour par de grandes portes. Les étages, habitables, le premier possédant une porte haute en partie bouchée (réserve à fourrage) sont accessibles par la place des Lices. Le mur sud montre deux portes bouchées, sans doute intérieures, qui permettait peut-être de communiquer avec un bâtiment en retour sur la cour aujourd'hui disparu : le plan cadastral montre à cet endroit un enclos.

Thomas-Lacroix signale dans l'hôtel de Montigny, la présence aux 19e et 20e siècles de la famille Galles, célèbre dynastie d'imprimeurs vannetais.

Hôtel reconstruit dans la 1ère moitié du 18e siècle sur la base d'une maison du 15e siècle dont subsiste une cheminée au rez-de-chaussée.

Les archives conservées mentionnent un procès-verbal de travaux exécutés en 1673 sur ce premier édifice par Laurent Le Ray et Gilles Michel maçons, Claude Vincent et Jean Philippot charpentiers, Denis Guichet et Jean Phelipot menuisiers, François Le Garro vitrier, Jean Mollay et Pierre Le Pichon terrasseurs, Charles Gaullart serrurier, Julien Capitaine et Julien Tetiot couvreur : ces travaux importants sont aujourd'hui peu visibles. Vendu à François Marie de Montigny chevalier seigneur de Kerispert en 1743 (avec une autre maison), L'hôtel fait l'objet de travaux plus tard, vers 1761 d'après les archives, le propriétaire ayant le "dessain de rebâtir en pierres, en total ou parties le devant de sa maison". Un décor intérieur de lambris est alors refait. Le corps principal est doublé à cette époque d'un corps d'escalier partiellement en pan de bois essenté sur la cour. Les écuries sont édifiées au fond de la cour. Un corps secondaire prolongeant l'escalier côté nord est construit dans la 1ère moitié du 19e siècle.

La restauration de l'édifice a supprimé l'enduit existant qui masquait la mise en oeuvre initiale de la façade sur rue en pan de bois et l'essentage d'ardoises sur le corps d'escalier.

Hôtel à plan en profondeur, à deux étages carrés, avec façade en pan de bois sur rue. Le corps principal reprend du logis médiéval, en profondeur, avec toiture à longs pans à pignon couvert au nord, à croupe au sud. Il est doublé d'un corps d'escalier en pan de bois à l'est sur la cour latérale, précédé d'une partie en moellon enduit formant corps d'entrée sur rue. L'escalier, à retours avec jour, en charpente, possède une rampe en fer forgé. En prolongement du corps d'escalier au nord, corps secondaire en pan de bois. Dans la cour, à l'est de l'hôtel, les écuries voutées, en moellon, s'établissent en soubassement d'une maison à deux étages carrés, avec corps de latrines en saillie à l'angle nord-ouest, et dont l'accès à la partie haute (habitation) se fait par la place des Lices. Le jardin, au nord de l'hôtel, est limité au nord par un mur de clôture avec puits en pierre de taille, mitoyen et à étage avec la parcelle voisine, en contrehaut. Une dépendance en appentis contre ce mur d'enclos est en ruines.

  • Murs
    • bois pan de bois
    • pierre pierre de taille
    • pierre moellon enduit
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    2 étages carrés, étage de comble
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans pignon couvert
    • croupe
    • noue
    • toit en pavillon
    • appentis
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour en charpente, en maçonnerie
  • Typologies
    en alignement de rue ; plan double en profondeur
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

Secteur sauvegardé. Cet hôtel fournit un très bel exemple documenté de reconstruction ou plutôt de grande reprise en pierre d'une façade principale initialement en pan de bois.

Documents d'archives

  • A. D. Morbihan 6E 855 : 28 novembre 1669 : Bail de 3 ans entre Guillemette Thomas veuve de Kerambon conseiller au présidial et Dlle Marie de la Couldraye sa fille demeurant rue St François d´une maison au bas des Lisses proche les poids du roi.

    Archives départementales du Morbihan : 6E 855
  • A. D. Morbihan 6E 859 : 16 juin 1673 : Procès verbal d´une maison rue St François ayant appartenu à Me Jean de la Couldraye Sr de Kerambon vivant conseiller du roi au présidial et à dame Odette de Tilly son épouse demeurant ordinairement en leur maison de Kerthomas paroisse de Sarzeau, obtenue de la succession de Me Louis de la Couldraye, par Laurent Le Ray et Gilles Michel maçons, Claude Vincent et Jean Philippot charpentiers, Denis Guichet et Jean Phelipot menuisiers, François Le Garro vitrier, Jean Mollay et Pierre Le Pichon terrasseurs, Charles Gaullart serrurier, Julien Capitaine et Julien Tetiot couvreur.

    Archives départementales du Morbihan : 6E 859
  • A. D. Loire-Atlantique B 2340 : 1677 : Déclaration et dénombrement de Dlle Marie de la Couldraye femme de Thomas Le Douarain Sr de Chesvoran et une des héritières de défunt Me Louis de la Couldraye Sr de Keramlou vivant conseiller au siège présidial de Vannes et de Dlle Guillemette Thomas ses père et mère d´une maison.

    Archives départementales de Loire-Atlantique : B 2340
  • A. D. Morbihan 6E 1866 : 12 janvier 1743 : Vente de deux maisons et jardins situés rue Saint-François consentie par la Dlle Kerivilly à monsieur de Montigny seigneur de Kerispert pour la somme de 4300 £.

    Archives départementales du Morbihan : 6E 1866
  • A. D. Morbihan B 497 : 7 octobre 1761 : requête de François Marie de Montigny chevalier seigneur de Kerispert.

    Archives départementales du Morbihan : B 497

Bibliographie

  • THOMAS-LACROIX, Pierre. Le vieux Vannes. Malestroit, presses de l'Oust, 2e édition, 1975.

    p. 56

Périodiques

  • FRELAUT, Bertrand. Les hôtels du vieux Vannes. Bulletin des amis de Vannes, 1996, n°21.

    p. 57

Annexes

  • Déclaration et dénombrement, 1677
  • Requête, 1761
  • Sources iconographiques
Date(s) d'enquête : 2001; Date(s) de rédaction : 2001