L´établissement est créé par la famille Le Douarin, épiciers en gros à Vannes. Commencés à la fin de l´année 1938, les bâtiments sont achevés et équipés de machines l'année suivante, mais pendant la guerre, l'usine est louée à Delassus, industriel de la conserve à Port-Louis. En 1945, Le Douarin père et son fils Gaston commencent pour leur compte la production de conserves de poissons et de légumes sous l'appellation : Les Délices de Saint-Cado. Après le décès du père, Gaston continue seul l'exploitation de l´entreprise familiale (en partenariat financier avec ses frères) jusqu'en 1980, année de la fermeture de l'établissement. Les conserveries Le Douarin et frères produisent essentiellement des conserves de sardines, thon, maquereaux, et, pour les légumes, de petits pois et de haricots (parfois macédoines et céleris). Les légumes sont produits localement dans des fermes maraîchères du canton. Les poissons sont débarqués à Etel ou à Porh Niscop en Belz sur la rivière d´Etel. Bénéficiant du dernier sursaut de la pêche au thon ételloise, cette conserverie fait partie d'un groupe d'usines très compétitif entre 1962 et 1965, qui s'étend sur la côte morbihannaise de Lorient à Quiberon. L´usine de Belz employait jusqu´à 120 personnes, pour un travail saisonnier où prédominait la main d´oeuvre féminine. En 1939, l´usine construite sous la houlette de l´architecte vannetais Guy Caubert de Cléry, comprend le long de la D16, le bâtiment administratif et logement patronal, les deux magasins latéraux et, en contrebas, les trois halles et la chaufferie. Gaston Le Douarin y ajouta, dans la seconde moitié du 20e siècle, les appentis sur aires de chargement à l´ouest, et les hangars bardés de tôles à l´est. En 1980, après la fermeture de l´usine, l´ensemble du matériel est vendu. Seuls subsistent quelques machines indissociables des bâtiments, telle la chaudière ou encore le séchoir à air chaud.
- inventaire topographique
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Ria d'Etel - Belz
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Commune
Belz
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Lieu-dit
Kernio
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Cadastre
2003
F 879-880, 1119
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Dénominationsconserverie
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VocablesLes Délices de Saint-Cado
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AppellationsConserveries Le Douarin et frères
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Parties constituantes non étudiéesbâtiment administratif d'entreprise, logement patronal, chaufferie, atelier de fabrication, atelier de conditionnement, hangar industriel
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Période(s)
- Principale : 2e quart 20e siècle
- Secondaire : 2e moitié 20e siècle
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Dates
- 1939, daté par source
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Auteur(s)
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Auteur :
Caubert de Cléry GuyarchitecteCaubert de Cléry GuyCliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
- Personnalité : propriétaire attribution par source
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Auteur :
L´usine est construite en bordure de la D 16 à l´ouest du bourg. Edifiés sur un terrain au sud et en contrebas de la voie, les bâtiments administratif et logement patronal, ainsi que deux magasins se trouvent à niveau de la route, tandis que l´ensemble des bâtiments de production et annexes sont de plain-pied en contrebas (fig.3 et 4). On y accède par une rampe latérale depuis la départementale, à l´ouest de l´usine (parcelle F 1119), aboutissant dans une cour. C´est aussi l´entrée du personnel ouvrier. Tous jointifs, le bâtiment administratif, les magasins et les bâtiments de production forment un ensemble de plan massé. Les hangars récents aux bardages métalliques, situés dans le prolongement de l´usine vers l´est, ne sont pas étudiés. Le long de la D 16, le bâtiment administratif et logement patronal occupe le centre d´un alignement de plusieurs bâtiments (fig.2). C´est un édifice de plan rectangulaire, double en profondeur, couvert d´une toiture à croupe avec étage carré réservé à l´appartement patronal. On y remarque un balcon en béton devant la fenêtre centrale de la façade. Le rez-de-chaussée abrite les bureaux, il est ouvert d´une large porte pour la réception ou l´expédition des marchandises. Un large auvent en ardoise couvrait l´ensemble de cette partie de la façade. Le soubassement de ce bâtiment, éclairés de soupiraux en façade nord, constitue le prolongement longitudinal de la grande halle de production située à l´arrière et en contrebas au sud. De part et d´autre de ce bâtiment, existent deux petits hangars construits suivant le même principe avec, en façade nord, soupiraux, grandes portes et aire de stationnement de véhicules pour déchargement ou chargement des marchandises. Il s´agit de magasins servant principalement au stockage des boîtes vides, fabriquées à Nantes chez Carneau. Un poste électrique existe à l´est. A l´arrière et en contrebas de la route, les bâtiments de production s´organisent en trois halles juxtaposées. Elles sont construites en maçonneries de moellons, les charpentes sont en bois et les couvertures en ardoises. L´utilisation de matériaux traditionnels fut privilégiée en période de guerre. La halle centrale présente la plus grande surface ; sa largeur est égale à celle du bâtiment administratif dont elle est solidaire et contiguë au niveau le plus bas. Les trois halles constituent l´espace de production où s´effectuaient les opérations de préparation, de cuisson et de conditionnement des produits. Seule la halle centrale présente des planchers de galeries latérales situées au niveau de l´étage du bâtiment administratif, supportés par des poteaux en béton (fig.5 et 6). En plus des soupiraux des façades nord, ces ateliers bénéficient de l´éclairage naturel de baies ouvertes dans le pignon sud de la grande halle et des tôles translucides ménagées au faîtage du toit à la manière de verrières zénithales. Un lanterneau aménagé au sud de la charpente de la grande halle contribue à la ventilation des ateliers. Dans la partie ouest de cette halle subsistent quatre citernes à huiles, fixées sur un plancher métallique suspendu au-dessus de ce qui devait être la chaîne de remplissage des boites de conserve (fig.7). A proximité se trouve une machine à moteur électrique entraînant par courroies un ventilateur. Il s´agit d´un séchoir à air chaud avec tunnel en bois où l´on traitait les sardines avant leur friture (fig.8). Au nord, contre le mur pignon sont les bassins en ciment qui supportaient les autoclaves (fig.9). Au sud-ouest, la chaufferie est un bâtiment quadrangulaire, perpendiculaire aux halles. Il est couvert d´un toit de longs pans en ardoise avec lanterneau supportant une verrière. Il abrite la chaudière et la partie basse de la cheminée en briques. La chaudière en place est de type Velli et Lescure à Amiens. Elle a été achetée aux Domaines en 1938. Fonctionnant primitivement au charbon, elle est adaptée en 1945 pour fonctionner au fuel (fig.10 et 11). Cette chaudière plus une seconde aujourd´hui démontée, produisent de la vapeur pour les autoclaves, pour chauffer les bassins d´huile de cuisson, pour le séchoir à air chaud. A l´ouest une série d´appentis couverts en fibrociments servent au stockage de marchandises et d´aires de chargement. Supportés par des poteaux de béton, ils ouvrent largement sur la cour de l´usine accessible depuis la D 16 par le chemin en pente.
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Murs
- granite
- brique
- enduit
- moellon
- béton armé
- parpaing de béton
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Toitsardoise, tôle ondulée, tuile, verre en couverture, ciment amiante en couverture
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Plansplan rectangulaire symétrique
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Étagesétage de soubassement, rez-de-chaussée, 1 étage carré
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Élévations extérieuresélévation ordonnancée sans travées
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Couvertures
- toit à longs pans
- appentis
- croupe
- lanterneau
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Énergies
- énergie thermique
- énergie électrique
- moteur électrique
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État de conservationétablissement industriel désaffecté, détruit après inventaire
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Statut de la propriétépropriété privée
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Intérêt de l'œuvreà signaler
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Sites de protectionabords d'un monument historique
Dernière conserverie de poissons (et légumes) datant de la dernière époque faste de la pêche au thon et à la sardine du port d'Etel. Vendus les bâtiments de cette usine ont été détruits en 2006.
- (c) Inventaire général, ADAGP
- (c) Région Bretagne
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- (c) Inventaire général, ADAGP
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- (c) Inventaire général, ADAGP
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- (c) Région Bretagne
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- (c) Région Bretagne
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- (c) Inventaire général, ADAGP
Bibliographie
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FERET L, LE BOULAIRE A, NABAT G. Presses et conserveries à l'embouchure de la rivière d'Etel (XIXe - XXe siècles) . TD archéologie industrielle, U.B.S. Lorient, mars 1999.
Fils de Joseph Caubert de Cléry, Guy Caubert de Cléry est nommé architecte départemental le 15 décembre 1940 et le reste jusqu'en 1974.