Le Parc de Villeneuve
Pleucadeuc (Morbihan)
Son histoire
La seigneurie de VILLENEUVE
En 1426, mentionnées au nom de Perrot BOULEBART, les maisons nobles de BOHAL et de VILLENEUVE sont signalées par OGÉE dans son dictionnaire de Bretagne comme existant en 1500.
En 1551, le château de Bohal appartenait au Chevalier de BOHAL. En 1560, la branche aînée de BOHAL se fond dans HENRY qui devient HENRY de VILLENEUVE, possesseur du manoir et des terres de Villeneuve. Le manoir fut construit en 1680.
En 1771, Hyacinthe HENRY de BOHAL de VILLENEUVE, époux de Marie-Cécile LE VALOIS de SEREAC(en MUZILLAC) marie sa fille Adrienne à Armand du BOT de la GRÉE de CALLAC, né en 1745 (branche du BOT-TALHOUET), fils de Alexis et de Amélie du MOULIN du BROSSAY (Saint-Gravé).
Le 19 novembre 1802, Adrienne vend Villeneuve dont elle a hérité de son père, à François-Augustin MAHÉ de VILLENEUVE, membre du Club Révolutionnaire de Vannes et qui fut maire de Vannes d’août 1804 à mai 1808 et habita l’actuel hôtel de LIMUR (simple coïncidence de ce nom de Villeneuve qui est un lieu-dit dans la commune de Plédran (22). Monsieur MAHÉ de VILLENEUVE (1751–1821) l’a acquis pour la somme de 200 000F. Il eut un fils aîné nommé Amant qui fut Chef de Bataillon sous l’Empire et épousa en 1819, Perrine FABRE, sœur du Général. Ils n’eurent pas d’enfant et il mourut à Vannes en 1865.
François-Augustin MAHÉ de VILLENEUVE était fils de Jean-Baptiste et de Michelle TANGUY et marié en 1778 à Marie-Josèphe CUNAT des FERAGES (1755-1793), fille de Jacques (1759) et de Marie-Rose-Cécile du BOT du GRECO.
Le 7 décembre 1810, criblé de dettes (le montant de ses dettes était de 890 000 F pour un actif de 624 410 F), il vend Villeneuve pour la somme de 202 000F (les tailles du « Rohello » et de « la Gravelle » ne seront vendues qu’en 1813) à Marie GUIDOTTI, veuve de Nicolas BOURDELLE de SIVRY, banquier Genevois.
Leur fille Louise BOURDELLE de SIVRY († 1903) épouse le Baron ROGER qui reprend le nom de SIVRY (décret du 26/12/1854), fils du Baron ROGER né à Genève le 27 novembre 1765 et de Jeanne VASSAL († 1861) dont :
Louis (1845 - ) épouse Suzanne de SECONDAT de MONTESQUIEU en 1886,
dont :
Alice (1889-1942) épouse en 1911, le comte Georges de CHABANNES, fils de Eugène de CHABANNES (1858-1907) et de Pauline-Félicité LANGLOIS de CHEVRY (1861-1930),
dont :
Jacqueline (1912-2004) et Philippe-Antoine (1914-2002), morts sans postérité. Ils lèguent leur propriété de Villeneuve à leur neveu Alain, comte de CHABANNES, fils de leur cousin germain Christian, marquis de CHABANNES (1911- 2006) et de Jeanne-Chantal BARBIER de LESCOET (1921-1986). Alain de CHABANNES a épousé en 1978 Philippine de CHABOT-TRAMECOURT,
dont :
Philippe-Antoine (1979), Anne-Charlotte (Mme T. HERMANNS), Henry (1983), Marie-Astrid (1988).
Le Parc
Le Parc de Villeneuve, appelé aussi Parc de Chabannes, se situe en Morbihan sur les communes de Pleucadeuc et de Bohal. Les routes départementales 5, 5E, 112 et 776 entourent le Parc.
Depuis les années 1860, le parc est clos d’un mur de 6, 5 km, entrecoupé de cinq "sauts de loups" qui permettent aux "curieux" d’admirer certaines perspectives et de contempler les animaux : chevreuils, renards, etc.
Ce parc a une superficie de 182 ha environ, sillonné par 18 km d’allées soit à l’anglaise, soit en alignement, allées qui s’entrecoupent en étoile. Ces dernières sont plus anciennes et datent pour une partie du 17e siècle.
Cinq allées sont plantées de chênes et de hêtres, dont l’allée du Bel-Orient bordé d’une double rangée de hêtres, longue d’un kilomètre et demi et large de 30 mètres.
Aux 17e-18e siècles, l’étang de plus de 3 ha existait déjà puisque nous pouvons le retrouver sur le cadastre napoléonien. Cet étang de forme sinusoïdale est bordé de bois et arrêté par une digue "plantée" d’une série de petits palis récupérés dans les prairies du parc et la forêt de Molac.
Ce parc paysager a, semble-t-il été redessiné au 19e siècle par Antoine Noisette ou les frères Bülher, mais nous n’avons pas de documents écrits répertoriés à ce jour.
Il est aussi agrémenté de vastes et longues allées en étoile près du château et de diagonales dans la partie la plus boisée. L’étang et sa vallée séparent ainsi le parc en deux parties. Plus boisée au nord et à l’ouest, de grands espaces de verdure, à l’est et au sud, donnent du dégagement au château et offre un espace lointain boisé parsemé de conifères rares, isolés ou en bouquets.
N’oublions pas la fontaine au toit de pierre qui donnait de l’eau au lavoir au 19e siècle et jusqu’au milieu du 20e siècle.
Les plans
Nous retrouvons un plan détaillé de ce parc sous Napoléon, et un autre plan plus moderne joint au plan de gestion de la partie boisée.
Nous pouvons ainsi retrouver :
* les anciens noms des allées : avenue du Bel-Orient, de Pocrio, de Bohal, de Goulaine...
* des grilles : grille des vaches, du Mail, du Bel-Orient, de Bohal...
* des massifs boisés : la haie de Bohal, la Lande du Grand Bois, le Grand Bois, le bois des Goheins, de la Motte Blanche, des Parcs, la Grande Brousse, le Bois Perroux...
* des prairies : La Motte Blanche, la Fontaine.
Les éléments remarquables
Outre les menhirs de la digue dont un pourrait être considéré comme une borne romaine, trois menhirs se laissent découvrir au gré des promenades. En effet, au milieu d’une grande prairie, et proche des restes d’un séquoia fendu par la foudre, un menhir de taille moyenne semble défier les millénaires. Un autre, au croisement de 5 allées, se cache sous les arbres. Le troisième est dans l’étang, proche d’autres grosses pierres recouvertes par les eaux lorsque la pluie s’est trop manifestée.
Tout au long du mur trois pavillons de garde, du 19e siècle, sont de style néogothique.
D’autres grilles sont là pour mettre fin aux allées qui mènent aux différents villages ou dans la forêt et permettent à certaines allées de poursuivre leur perspective dans la forêt, telles l’allée de Goulaine ou de Pocrio.
À l’intérieur des murs, nous pouvons trouver l’ancien potager de 3 ha, clos encore de murs, avec un ancien tracé des parcelles de légumes ou de fleurs et des réserves d’eau.
N’oublions pas aussi la serre restaurée qui vient de sortir des ronces et du lierre.
Un pigeonnier du 15e siècle, toiture en ardoise au bord d’un étang le long de l’ancienne route de Malestroit à Molac. Il a 360 boulins et son diamètre intérieur est de 7,50 m. Les boulins ne sont disposés que sur la partie basse du pigeonnier. Il n’est pas recensé dans le livre du Docteur Auffret sur les pigeonniers de Bretagne. Il constitue l’élément le plus ancien de la seigneurie de Villeneuve avec l’étang qui lui fait face.
Au 19e siècle, un séchoir fut érigé pour permettre aux lavandières de faire sécher le linge, lavé chaque lundi au lavoir qui existait derrière l’étang. Le séchoir menace ruine, mais semble vouloir rester debout…
Le centre des dépendances abrite un gardien et sa famille.
Afin de veiller sur le potager, la maison du jardinier mériterait de retrouver sa place... Pour l’instant, elle est hors d’eau et sa cave est superbement voûtée.
À l’intérieur du parc, le caveau familial, entouré d’une grille, est une enclave qui appartient à la Fondation «Jacqueline de Chabannes», dont le siège est au château de La Brède, ancienne propriété de Jacqueline de Chabannes (Fondation créée en 2004).
Enfin, un château construit au 18e siècle, remanié au 19e, proche de l’étang, fut détruit en 1920 pour laisser place à un château de style anglo-normand, (architecte : Chateney) comme on peut le voir à Dinard ou à Paimpont.
Les végétaux admirables !
La plupart des arbres ont entre 50 ans et plus de deux siècles.
De grands et majestueux chênes pourraient nous parler au moins des quatre dernières générations, que ce soit des chênes rouvres, des chênes des marais, des chênes d’Amérique (boréals et palustris).
Des hêtres pourpres se cachent ça et là, des platanes, des châtaigniers donnent à l’automne des couleurs de rêve !
Quant aux pectinés, ils sont "légion" :
Les séquoias sempervirens et gigantea, les pseudosuga hétérophylla ou douglas, les cryptomeria japonica, les pins sylvestres, pins maritimes et pins weymouth sont de taille imposante.
Nous pouvons aussi trouver :
des frênes, des buis plus que centenaires taillés en boule ou non près du château, des camélias de différentes couleurs : blancs, rouges, roses, rouges et blancs, des rhododendrons pontiques et hybrides, des azalées, plusieurs espèces de lauriers, ocubas, etc.
Le plan de gestion du Parc
Le parc, pour sa partie boisée comporte un plan simple de gestion qui prend fin en 2009. Il n’est pas prévu de coupe à ce jour si ce n’est les coupes de nettoyage et sanitaires en cours.
Chargée d'études à l'Inventaire