Cette ferme isolée au nord de la commune montre un constraste étonnant entre une certaine richesse manifestée dans la mise en oeuvre en pierre de taille du logis, et les modestes linteaux de bois qui garnissent les ouvertures d'une partie des dépendances : la période révolutionnaire qui sépare la date de construction du logis et des dépendances a sans doute modifié les conditions matérielles de la ferme. L'influence de l'architecture de Lorient est perceptible avec une certaine précocité (en milieu rural) tant dans la mise en oeuvre que dans l'utilisation du linteau en arc segmentaire pour la fenêtre, tandis que la porte est encore en plein cintre. Le logis à pièce unique, bien séparé des dépendances par un refends, est également un indice de modernité, à une époque où tant d'autres fermes en Morbihan sud continuent à pratiquer la cohabitation partielle hommes-animaux, même si la chambre accessible par ce logis doit, elle, communiquer avec la dépendance. Une chaumière à Séludiern (parcelle 44) adoptait la même structure, mais la restauration actuelle a ajouté une porte dans la chambre, dénaturant le parti initial, encore bien visible sur la photo de 1969.