La chapelle Notre-Dame de Légevin construite à la fin du 16e siècle et modifiée au 18e siècle était, comme en témoigne la présence de bancs muraux, un centre de pèlerinage. Cet édifice est très intéressant pour la coexistence de deux styles, Renaissance et gothique. Ces répertoires employés conjointement témoignent d'une volonté de conserver un langage de forme issu de l'époque gothique : fenêtre en arc brisé, accolade à forte mouluration, avec cependant la volonté de styliser certain décor comme les feuilles de choux et les crosses, tout en s'ouvrant à un nouveau répertoire, celui de la Renaissance avec pilastre, porte en anse de panier, fronton et décor de losange. Cette coexistence bien distincte avec pourtant tentative de fusion pour les baies du chevet (renaissantes dans la forme mais gothiques dans le remplage) font de la chapelle de Légevin un édifice tout à fait révélateur d'un caractère breton qui tout en étant au fait des nouvelles modes continue à utiliser les anciens codes. Cet édifice tout à fait singulier est inscrit depuis le 15 juin 1925 au titre des Monuments historiques.
Il est intéressant de noter qu'il semble avoi existé à l'origine un jubé, qui séparait le chœur de la nef. Le non alignement des oculi peut expliquer cette hypothèse. En effet, l'une de ces ouvertures éclairait le chœur, dépourvu à cette époque de retable, mais constitué d'une porte qui permettait un accès indépendant vers l'extérieur, et l'autre éclairait la nef. On peut imaginer qu'avec les réformes du concile de Trente, le jubé fut déplacé à l'ouest au 18e siècle, afin que le chœur soit visible pour les fidèles. Par ailleurs, la statuaire présente aujourd'hui sur le retable : la Vierge douloureuse, saint Jean et le Christ constitue un groupe sculpté couronnant habituellement les jubés.
En ce qui concerne les sablières, on retrouve le même décor à la chapelle Notre-Dame du Manéguen à Guénin. Une inscription dans cet édifice indique l'année de création et les scuplteurs des charpentes : "1577. Guill et Jacques Les Thebaut ont faict cet boeis". Les similitudes entre les sablières de ces deux chapelles laissent à penser que celles de Légevin ont aussi été réalisées dans le dernier quart du 16e siècle par Guillaume et Jacques Thébault.
Le retable construit entre le 4e quart du 17e siècle et le 1er quart du 18e siècle est inscrit à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques par arrêté préfectoral du 24 janvier 1995.
La disparition des entraits de bois, a entrainé l'écartement des murs de la nef. Leur remplacement par des tirants métalliques ralentit cette progression. Pourtant, l'état de la chapelle nécessite des travaux.