La dédicace de la chapelle fait peut-être référence à l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem comme le suggèrent plusieurs auteurs ; il s'agit peut-être de l'aumônerie de Laustenc (Nostang), tout proche, indiquée dans la charte de Conan IV mentionnant les lieux dépendant des hospitaliers.
Particulièrement homogène, malgré la reconstruction de son clocher en 1700, la chapelle est aujourd'hui la plus ancienne de Kervignac : la fenêtre axiale du chœur avec ses deux lancettes autrefois trilobées inscrites dans un cadre rectangulaire ne peut être postérieure au début du 15e siècle, de même que la pierre d'assise des rampants est, fortement marquée. La porte ouest est contemporaine, avec l'épaisse moulure de sa voussure, et ce malgré l'absence d'archivolte et de chapiteau soutenant l'arc. La porte sud, très simple, a peut-être été reprise, mais sous l'enduit se voit le départ d'une marque gravée : il serait intéressant de connaître la signification de cette marque. L'absence de fenêtre autre que celle du chevet est caractéristique des petites chapelles du 15e siècle, mais beaucoup d'entre elles (Locadour et Trévidel à Kervignac, Saint-Fiacre à Plouhinec) ont plus tard été dotées de fenêtres au sud éclairant le chœur, parfois à l'occasion de la mise en place d'un retable.
La ferme au sud de la chapelle, très ancienne, mais très remaniée au 19e siècle, est supposée liée à la chapelle : malgré leur originalité par rapport aux fermes locales, les vestiges qui subsistent ne peuvent remonter à une époque aussi ancienne que la chapelle.
Chargée d'études à l'Inventaire